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Que va faire Le Média, la webtélé des Insoumis?

La rédaction sera composée d'une douzaine de journalistes et chroniqueurs permanents.

La rédaction sera composée d'une douzaine de journalistes et chroniqueurs permanents. - Capture Le Média

Ce nouvel élément du paysage médiatique, créé par des proches de Jean-Luc Mélenchon, promet un JT quotidien en ligne brassant actualité, format magazine et chroniques, et compte sur la participation de ses lecteurs et spectateurs pour enrichir la discussion.

C'est le grand soir pour "Le Média", la webtélé lancée par des membres de La France Insoumise, dont le premier journal télévisé se tiendra ce lundi soir à 20h. Ce nouvel élément du paysage médiatique devrait présenter un JT quotidien d'une vingtaine de minutes, même si "cela peut être plus en fonction de l'actu du jour", précise dans Le Parisien Sophia Chikirou, directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle et cofondatrice du site.

Ce JT devrait être composé, selon le quotidien, d'une partie actualité, d'une partie magazine et d'une chronique. "Conçu et présenté par les journalistes du Média, il vous propose une information mise en perspective", promet l'équipe sur son site, lancé dès ce lundi matin.

"Ils vous parleront de l’actualité politique sans vous tromper: le Média affiche son opposition aux politiques d’austérité qui saccagent les services publics, au démantèlement des protections sociales qui précarise la vie des gens ou encore à l’irresponsabilité en matière écologique", peut-on encore lire dans la présentation du JT.

Un site ouvert aux contributeurs

Outre cette émission quotidienne, le site propose pour l'heure plusieurs tribunes et quelques articles repérés sur d'autres médias à la relecture. Sur "le mur des socios", les contributeurs peuvent poster des messages, moyennant un abonnement à partir de 5 euros par mois. Une formule un peu particulière: l'utilisateur achète un ou plusieurs titres de propriété du Média, à 5 euros l'unité, puis verse une contribution "à partir de 5 euros par mois".

A l'heure actuelle, plus de 13.000 propriétaires, dits "socios" ("partenaires" ou "associés" en espagnol), ont acheté ces "titres de propriété". Les fondateurs du Média en espèrent 40.000 à terme (25.000 affichés sur leur site), en plus des dons qui affluent (près d'1,5 million d'euros depuis la mi-octobre).

Le Média compte également sur eux pour contribuer au contenu éditorial. Une adresse mail a été ouverte à l'attention des "socios", du matériel et des tutoriels seront mis à leur disposition pour qu'ils deviennent, s'ils le souhaitent, "correspondants citoyens". Le Média affirme vouloir "appartenir" à ses spectateurs, qui auront un droit de regard et de critique sur toutes les émissions.

Un "fonctionnement horizontal et autogéré"

Pour tenir compte de cette organisation inédite, la rédaction n'a pas de hiérarchie. Propulsée "rédactrice en chef" à la rentrée alors qu'elle était la seule journaliste, Aude Rossigneux, qui présentera le journal, a abandonné ce titre à la faveur de l'arrivée de ses collègues, se fondant dans un "fonctionnement horizontal et autogéré".

Parmi plus de 200 CV, elle a recruté des journalistes issus de la diversité, jeunes ou chevronnés, hommes ou femmes, venus de l'audiovisuel comme de l'écrit. En décembre dernier, plusieurs noms de cette future équipe d'une douzaine de journalistes et chroniqueurs avaient déjà été révélés: Marc de Boni, ancien du service politique du Figaro, Aude Lancelin, ex-directrice adjointe de L'Obs, Noël Mamère, politique mais aussi ancien journaliste, ainsi que Gérard Miller, psychanalyste et co-fondateur du Média.

L'équipe se sait attendue au tournant. "Notre propos est de montrer le contre-champ, les oubliés de la crise", assure Aude Rossigneux. "L'idée est que chaque journaliste endosse la responsabilité éditoriale de ses sujets", explique-t-elle.

Liv Audigane, avec AFP