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Prises d'otages: Canal+ déprogramme son entretien avec Houellebecq 

L'écrivain Michel Houellebecq

L'écrivain Michel Houellebecq - Miguel Medina - AFP

"Nous avons décidé de renoncer à la diffusion de cet entretien consacré à son roman et à l'attentat, non pas en raison du contenu de l'interview mais en raison du développement des événements ce vendredi", a expliqué la chaîne cryptée.

Canal+ renonce à diffuser l'entretien avec l'écrivain Michel Houellebecq, programmé vendredi dans le Grand Journal, "en raison du développement des événements, avec les prises d'otages en cours", a annoncé la chaîne. L'auteur du roman controversé Soumission avait enregistré cet entretien mené par Antoine de Caunes, jeudi après-midi, avant de faire savoir qu'il suspendait la promotion de son livre et quittait Paris, "profondément affecté par la mort de son ami Bernard Maris" dans l'attentat contre Charlie Hebdo.

Pas en raison du contenu de l'entretien

Bernard Maris, économiste de gauche, tué mercredi à l'âge de 68 ans, admirait profondément Michel Houellebecq, y voyant un analyste lucide du libéralisme, au point de lui avoir consacré un ouvrage, "Houellebecq économiste", paru l'an dernier.

"Nous avons décidé de renoncer à la diffusion de cet entretien consacré à son roman et à l'attentat, non pas en raison du contenu de l'interview mais en raison du développement des événements ce vendredi", a précisé à l'AFP Canal +.

Houellebecq, à la Une de Charlie Hebdo

Selon son agent François Samuelson, Michel Houellebecq ne bénéficie pas actuellement d'une protection policière.

La Une de Charlie Hebdo, mercredi, jour de l'attentat et de la sortie en librairie de Soumission, représentait une caricature de Michel Houellebecq. Plusieurs pages de l'hebdomadaire satirique étaient également consacrées à ce roman dans lequel l'écrivain imagine une France gouvernée par le chef d'un parti musulman en 2022.

Un peu plus tôt, Manuel Valls avait eu des mots durs à l'égard de l'écrivain. "La France ça n'est pas Michel Houellebecq" et "ça n'est pas l'intolérance, la haine, la peur", avait-il estimé jeudi matin sur RTL, alors qu'il était interrogé sur la montée des inquiétudes sur l'islam en France et en Europe.

S.A. avec AFP