Natacha Polony au Grand Journal : "Je me demandais parfois ce que je foutais là"
Elle n'aura été autour de la table des chroniqueurs du Grand Journal qu'une seule année. Mais visiblement une année de trop. Dans un entretien accordé au magazine GQ, la journaliste politique est revenue sur son expérience dans le talk-show de Canal+ présenté par Antoine de Caunes. Et son jugement est sans concession.
Celle qui est aujourd'hui sur Europe 1 et qui reviendra à l'antenne en novembre prochain sur Paris Première a d'abord rappelé les conditions de son arrivée dans l'émission phare de la chaîne cryptée: "J'y suis allée réticente. Déjà, il y a eu trois mois de négociation, je voulais m'assurer par exemple d'avoir le temps de parole nécessaire. Je voulais avoir une liberté totale. Et puis bon, ce n'est pas tout à fait comme ça que ça s'est passé..."
"On a réussi à se débrouiller pour qu'il ne se passe rien sur le plateau"
La journaliste, qui devait batailler dans la bande de chroniqueurs avec Jean-Michel Aphatie ou Sébastien Thoen, confie : "Plein de fois, je me suis demandée ce que je foutais là, on peut le dire !" Et de rappeler un souvenir qui symbolise cette frustration: la venue de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale dans l'émission.
"On peut être en désaccord avec ce que je dis, mais il faut bien avouer que je suis spécialiste de l'école, donc je connaissais le sujet, explique Natacha Polony. On reçoit une ministre qui vient parler d'une réforme contestée (celle des collèges, NDLR) et on a quand même réussi à se débrouiller pour qu'il ne se passe rien sur le plateau. On l'a fait réagir à plein de magnétos débiles, on a demandé à un autre journaliste que moi de présenter la réforme, et quand j'ai enfin voulu rentrer dans le vif du sujet, on m'a fait comprendre que je n'avais plus le temps. Prenez quelqu'un d'autre dans ce cas-là!"
"Je n'y retournerai pas !"
Pourtant, malgré cette expérience au goût amer, l'ex chroniqueuse d'On n'est pas couché assure que Le Grand Journal a été "une école formidable" qui l'a forcée à tenter de garder sa "légitimité" et ses "convictions" et à s'opposer à la langue de bois. "Je ne regrette rien du tout... mais je n'y retournerai pas", avoue-t-elle.