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Mort d'Hervé Bourges, grande figure des médias et de la francophonie

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Journaliste, patron successif des chaînes de télévision TF1, France 2 et France 3, et de radio (RFI et RMC), Hervé Bourges avait été à la tête du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de 1995 à 2001.

Hervé Bourges, grande figure de l'audiovisuel français et fervent défenseur de la francophonie, est mort ce dimanche à l'âge de 86 ans. Il est décédé dans un hôpital parisien, entouré de son épouse et de proches, a notamment indiqué Olivier Zegna-Rata, qui fut son directeur de cabinet au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Patron de plusieurs médias

Né le 2 mai 1933 à Rennes (Ille-et-Vilaine), il sort diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ) en 1955 et commence sa carrière au journal Témoignage Chrétien qui milite contre la guerre d'Algérie. Deux ans plus tard, il est appelé sous les drapeaux pour son service militaire en Algérie où on lui confie l'organisation du théâtre aux armées.

Après sa chute, en 1965, Hervé Bourges choisit de rester en Algérie comme conseiller du ministre de l'Information Bachir Boumaza. Un temps arrêté et même emprisonné dans les geôles algériennes, il ne devra sa libération qu'à l'intervention conjuguée du cardinal Duval à Alger et, à Paris, du jeune Jacques Chirac, alors conseiller du Premier ministre Georges Pompidou.

En 1976, il devient directeur puis président de l'ESJ de Lille et prend successivement la direction de plusieurs grands médias français: RFI (Radio France Internationale), TF1 (jusqu'à sa privatisation en avril 1987), RMC puis Antenne 2 et FR3 jusqu'en septembre 1992 où les deux chaînes publiques deviennent le groupe France Télévisions. Il ne se présente pas à sa propre succession, faute d'un appui de la nouvelle majorité de droite en 1993.

Un défenseur de la francophonie

Après deux années passées comme ambassadeur de France auprès de l'Unesco, il est désigné en janvier 1995 président du Conseil supérieur de l'audiovisuel par le président François Mitterrand.

Hervé Bourges, certes marqué "à gauche", entretient cependant d'excellentes relations "à droite" notamment avec Edouard Balladur qui lui propose un poste d'ambassadeur à Dakar ou Jacques Chirac qui veut faire de lui son ministre de la Coopération. 

Il décline et s'occupe de la francophonie: il devient président de l'Union internationale de la presse francophone en 2001. Il avait signé en 2012 un dernier documentaire L'Algérie à l'épreuve du pouvoir, avec le réalisateur Jérôme Sesquin.

M.D. avec AFP