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Liberté de la presse: la France perd 7 places au classement de RSF

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La liberté de la presse s'est dégradée dans toutes les régions du monde en 2015, particulièrement sur le continent américain qui passe pour la première fois derrière l'Afrique dans le classement annuel de Reporters sans frontières publié mercredi.

Ce classement de la liberté de la presse dans 180 pays, publié depuis 2002, s'appuie sur une série d'indicateurs: pluralisme, indépendance des médias, environnement et autocensure, cadre légal, transparence, infrastructures et exactions.

"Tous les indicateurs du classement témoignent d'une dégradation. De nombreuses autorités publiques essaient de reprendre le contrôle de leurs pays, craignant de trop grandes ouvertures du débat public", a commenté auprès de l'AFP Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

"Aujourd'hui, il est de plus en plus facile pour tous les pouvoirs de s'adresser directement au public grâce aux nouvelles technologies, et donc il y a une violence plus grande contre tous ceux qui représentent l'information indépendante", analyse-t-il.
"On entre dans une nouvelle ère de la propagande où les nouvelles technologies permettent à bas coûts de diffuser sa propre communication, son information, sous la dictée. Face à eux, les journalistes sont des empêcheurs de tourner en rond", estime-t-il.
Si la situation s'est dégradée dans toutes les zones géographiques, le continent américain a particulièrement reculé à cause notamment d'assassinats de journalistes en Amérique centrale, relève l'ONG.

En bas du classement, comme l'an dernier, la Syrie stagne à la 177e place sur 180 -juste derrière la Chine (176e)-, et devant le Turkménistan (178e), la Corée du Nord (179e) et l'Érythrée (180e). Du côté des bons élèves, la Finlande conserve sa première place pour la sixième année consécutive, suivie des Pays-Bas et de la Norvège.

Si l'Europe demeure la zone où les médias sont le plus libres, RSF constate un affaiblissement de son modèle: "détournement du contre-espionnage et de la lutte contre le terrorisme, adoption de lois permettant une surveillance à grande échelle, augmentation des conflits d'intérêts, mainmise de plus en plus grande des autorités sur les médias publics et parfois privés, le continent ne s'illustre pas par une trajectoire positive".

En France (45e, -7 places), RSF déplore qu'"une poignée d'hommes d'affaires ayant des intérêts extérieurs au champ des médias finissent par posséder la grande majorité des médias privés à vocation nationale".

V.R. avec AFP