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Le dessinateur Luz quittera "Charlie Hebdo" en septembre

Luz, le 13 janvier 2015.

Luz, le 13 janvier 2015. - Martin Bureau - AFP

Le caricaturiste, qui a survécu aux attentats du 7 janvier dans la rédaction de Charlie Hebdo, confirme qu'il quitte prochainement le journal pour "se reconstruire".

Dans un climat pour le moins tendu au sein de la rédaction, on le disait sur le départ. Le dessinateur Luz confirme ce lundi dans un interview à Libération son départ de Charlie Hebdo en septembre.

"Je ne serai plus Charlie Hebdo mais je serai toujours Charlie", confie le caricaturiste. 

"C’est un choix très personnel", explique Luz. "J’essaie de garder le plus possible la maîtrise de ma vie, notamment de la temporalité, d’autant plus après ce qu’on a vécu. C’est devenu une de mes obsessions après tout ce bazar, pour me reconstruire, de reprendre le contrôle de moi-même."

"Il faut pouvoir regarder le puzzle qui est par terre, pour retrouver un peu ses propres débris au milieu des débris. Quand on est impliqué comme je suis dans Charlie, on n’a pas le temps parce qu’on est phagocyté par mille choses", ajoute cet historique de l'hebdomadaire satirique et auteur de plusieurs unes, dont celle du fameux "numéro des survivants". "Cette décision du départ, elle est aussi dans une angoisse: la peur d’être mauvais."

"Chaque bouclage est une torture"

Pour autant, Luz dément partir à cause des divisions au sein du journal. "Ce n’est pas ça. Si je me barre, c’est que c’est difficile pour moi de travailler sur l’actualité", affirme-t-il. "Ça n’arrive plus à m’intéresser, en fait, ce retour à la vie normale de dessinateur de presse." "Chaque bouclage est une torture parce que les autres ne sont plus là. Passer des nuits d’insomnie à convoquer les disparus, à se demander qu’est-ce que Charb, Cabu Honoré, Tignous auraient fait, c’est épuisant", ajoute-t-il.

Etrillé par Jeannette Bougrab, qui dans une interview à Valeurs Actuelles vendredi le qualifie d'"usurpateur" et l'accuse de "finir le job" des frères Kouachi, Luz ne manque pas de répondre à l'ancienne compagne du dessinateur Charb - invitée ce lundi soir de BFMTV. "Je n’ai pas envie de répondre à Bougrab, je m’en branle de cette conne", lâche-t-il. "C’est violent, ce qu’elle a dit, mais elle est en roue libre, c’est Mad Max." 

V.R.