Hollande sifflé dans l'Ain: TF1 reconnaît un décalage du son, le CSA examinera l'affaire
Le son d'origine des huées à l'arrivée du président Hollande à Oyonnax le 11 novembre, a été "maladroitement décalé de 4 secondes" sur les images au journal de 20h de TF1, a reconnu mercredi Catherine Nayl, directrice de l'information de la chaîne. Il s'agit "d'une erreur regrettable sans volonté de déformation de la réalité", a ajouté la directrice.
Mardi soir, Le Petit Journal de Canal+ avait montré, images et bandes-son à l'appui, que des huées avaient été déplacées et ajoutées au moment où le chef de l'Etat sortait de sa voiture, accueilli par les autorités locales. A cet instant précis, les huées avaient pourtant cessées, et on entendait des applaudissements, comme le confirment les images et le son bruts mis à disposition des chaînes de télévision ce jour-là.
Le CSA prendra sa décision dans quelques semaines
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a affirmé qu'il examinera cette affaire dans le cadre de son groupe de travail "déontologie", a expliqué une porte-parole à l'AFP, précisant que la décision prendrait quelques semaines.
Lorsqu'il examine des cas en groupe de travail déontologie, le CSA peut soit ne pas donner suite, soit adresser à la chaîne une mise en garde, ou encore une mise en demeure. Il peut, pour les affaires les plus graves, imposer des sanctions comme la lecture d'un communiqué ou une pénalité financière. Cette année le CSA a adressé une quinzaine de mise en garde à des radios ou des chaînes de télévision, mais aucune à TF1.
"Aucune volonté de transformer la réalité"
Dans le reportage de la chaîne, lundi soir au journal de 20 heures, la journaliste Valérie Nataf avait indiqué, en voix-off, tandis que les huées décalées étaient perceptibles: "Dès son arrivée, le chef de l'Etat a essuyé quelques huées, ici aussi, au milieu d'applaudissements".
"Au cours du journal de 20 heures de TF1 du 11 novembre, le reportage sur la journée de François Hollande a rendu compte fidèlement des incidents qui ont émaillé cette journée de commémoration (...) Le son d'origine a été maladroitement décalé de 4 secondes très exactement", a reconnu Catherine Nayl. "C'est une erreur regrettable mais en aucun cas il n'y a eu d'ajout de son, ni de volonté de déformation de la réalité."