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Emu par l'hommage de son équipe, David Pujadas fait ses adieux au 20 heures de France 2

Après 16 ans aux manettes de l'information sur France 2, David Pujadas a dit au revoir à la chaîne et aux téléspectateurs. Un dernier JT marqué par une surprise de ses collègues et de ses équipes, qui lui ont rendu un long hommage. Après quelques sous-entendus sur la manière dont il avait été évincé par Delphine Ernotte, le présentateur a souhaité une "belle route" à Anne-Sophie Lapix, qui prendra sa relève.

Clap de fin pour David Pujadas. Evincé par la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte, le présentateur a fait ses adieux jeudi au JT de France 2 après 16 ans de règne sur l'information de la chaîne. A son poste en théorie jusqu'à la fin du mois, il a préféré partir bien avant, annulant la dernière Emission politique qu'il devait présenter mi-juin avec Léa Salamé.

"Ce n'est pas ma décision, ce n'est pas mon choix"

Il avait promis, sur sa page Facebook, de parler "en quelques mots, de journalisme. Tout simplement". Ce sont finalement ses confrères et collègues, dont Nathalie Saint-Cricq et François Lenglet, qui sont venus lui faire une surprise sur le plateau du journal, en direct, avec plusieurs sujets en hommage à sa carrière. Les téléspectateurs ont également eu droit à un aperçu de la régie, ainsi qu'à des images de David Pujadas jamais diffusées.

"Bien entendu, personne ne m'avait tenu au courant. Je suis navré d'avoir à ce point concentré l'attention de ce journal", a déclaré, très ému, le présentateur, avant de clôre son dernier JT par un discours sur le journalisme, entouré de toutes ses équipes.

"C'est le dernier journal que j'aurais eu l'honneur de vous présenter. Ce n'est pas ma décision, ce n'est pas mon choix. Une fois n'est pas coutume, permettez-moi de partager avec vous mon sentiment, un sentiment de gratitude pour ce qui a été une grande aventure collective, intellectuelle et civique à votre service", a-t-il commencé. 

"Il y a quelques années, comme tous les médias, nous avons fait la connaissance de la méfiance grandissante du public (...) Nous avons fait le choix d'un journalisme recentré sur l'essentiel: le monde, la politique au sens large, l'économie, les mouvements de la société. Un journalisme de la pédagogie qui vous donne à réfléchir mais qui ne vous dit pas quoi penser", a-t-il poursuivi. 

"Bonne chance et belle route à Anne-Sophie Lapix"

David Pujadas a défini ce journalisme comme un journalisme "indépendant", "indépendant des pressions de tous les pouvoirs, y compris celui, invisible, du conformisme et du suivisme". Un journalisme qui selon lui "offre plus": l'expertise, l'enquête, le grand reportage et "l'impertinence, sans la démagogie", a-t-il ajouté, plein de sous-entendus. 

"Tout n'a pas été rose, loin de là, et on apprend beaucoup de ses erreurs. Mais je remercie du fond du coeur tous ceux qui sont là et qui ont nourrir cette réflexion et ce journal. Merci les amis", a-t-il fini sous les applaudissement chaleureux de ses collègues.

"Merci à ceux qui ont cru en moi. Nos dirigeants qui ont cru en moi parfois contre toute évidence, et ils se reconnaîtront. Pardon d'avoir été un peu sentencieux... mais on ne peut faire ce métier que si on l'est", a-t-il conclut.

"Je souhaite bonne chance et belle route à Anne-Sophie Lapix, son talent et sa personnalité sauront s'accorder avec les équipes de ce journal".

Soutenu par les téléspectateurs et internautes

Sur Facebook, David Pujadas avait préparé le terrain, remerciant les internautes et téléspectateurs pour leurs "très nombreux messages". Il avait également publié mercredi un montage de séquences mémorables de ses nombreux JT: New York après le 11-Septembre, Alger en 2003, Athènes et l'élection de Tsipras, la victoire d’Obama, la Tunisie à l’heure de la révolution ou encore la Crimée, symbole de la nouvelle guerre froide.

Avant de donner rendez-vous aux téléspectateurs "pour notre au revoir". C'est désormais chose faite.

Nawal Bonnefoy