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5 ans après l'attentat, "Charlie Hebdo" fustige les "nouveaux gourous de la pensée formatée"

Il y a cinq ans, la rédaction de "Charlie Hebdo" était décimée lors d'un attentat qui allait faire 12 morts le 7 janvier 2015

Il y a cinq ans, la rédaction de "Charlie Hebdo" était décimée lors d'un attentat qui allait faire 12 morts le 7 janvier 2015 - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Le 7 janvier 2015, un commando islamiste pénétrait dans les locaux de Charlie Hebdo, tuant plusieurs membres de la rédactions et un agent de sécurité, avant d'assassiner un policier dans la rue. Cinq ans jour pour jour après le drame, le journal sort un numéro anniversaire où il s'en prend à la censure et au politiquement correct.

Charlie Hebdo, dans un numéro anniversaire à paraître ce mardi, cinq ans après l'attentat islamiste ayant décimé sa rédaction, s'en prend aux "nouveaux gourous de la pensée formatée" et donne la parole à des proches des victimes.

"Hier, on disait merde à Dieu, à l'armée, à l'Église, à l'État. Aujourd'hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d'école", écrit Riss, le directeur de la rédaction, dans son éditorial.

"Aujourd'hui, le politiquement correct nous impose des orthographes genrées, nous déconseille d'employer des mots supposés dérangeants (...)", ajoute-t-il, fustigeant les "nouveaux censeurs" qui "se croient les rois du monde derrière le clavier de leur smartphone".

"Les flammes de l'enfer d'autrefois ont laissé la place aux tweets délateurs de maintenant", assène-t-il.

"Nouvelles censures... Nouvelles dictatures"

Le dessin de la Une est signé Coco: un smartphone géant affichant les logos de grands réseaux sociaux écrase la langue et les bras d'un dessinateur, avec ce titre "Nouvelles censures... Nouvelles dictatures". L'avocat du journal, Me Richard Malka, critique aussi dans une tribune "les mille et une manifestations du tyranniquement correct ambiant".

Le journal satirique laisse la parole à des proches de ses journalistes assassinés, comme Maryse Wolinski, veuve du célèbre dessinateur.

Elle décrit "La vie d'après" comme n'ayant "ni couleur ni saveur" et pose de nouveau certaines des questions nées après l'attentat qui a fait 12 morts le 7 janvier 2015:

"Pourquoi la surveillance de Charlie Hebdo, journal satirique menacé cinquante fois par jour, a-t-elle été supprimée fin novembre 2014? Pour faire des économies? Pour protéger les policiers? Secret-défense!".
Jé. M. avec AFP