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Têtes couronnées

Visite de Charles III reportée: à Paris et Bordeaux, des mois de préparation qui tombent à l'eau

Le roi Charles III, le 13 mars 2023 à Londres

Le roi Charles III, le 13 mars 2023 à Londres - Jordan Pettitt © 2019 AFP

Des élus et divers lieux devaient recevoir le monarque lors de sa visite en France, entre dimanche et mercredi. L'annulation de son déplacement a été annoncée hier.

Le report de la visite de Charles III n'est pas qu'une déconvenue pour Emmanuel Macron, mais aussi pour tous ceux qui se préparaient à l'accueillir depuis des mois. Annoncée vendredi en raison de la mobilisation contre la réforme des retraites, cette décision a déçu les responsables des différents lieux où le monarque devait se rendre.

Cette première visite officielle de Charles III en tant que monarque devait avoir lieu de dimanche soir à mercredi. Un déplacement qui semblait de plus en plus compromis, tant la colère sociale a pris une nouvelle ampleur avec l'adoption de ce texte controversé par 49.3, le 16 mars dernier.

Situation tendue

Les amoncellements de déchets s'accumulent dans la capitale en raison de la grève des éboueurs tandis que les manifestations, souvent émaillées de violences, se multiplient comme les enquêtes pour des soupçons de violences policières.

Des conditions peu propices à une visite royale qui ont poussé l'Élysée à annoncer son report vendredi matin, d'autant qu'une nouvelle journée de mobilisations est prévue mardi.

"C'est beaucoup mieux qu'il ne vienne pas"

"C'est dommage", regrettait vendredi auprès de BFMTV un employé du marché aux fleurs Elizabeth II sur l'île de la Cité, qui aurait dû recevoir le roi et son épouse Camilla mercredi prochain.

"Mais avec tout ce qui se passe dans le pays, je crois que c'est beaucoup mieux qu'il ne vienne pas", admettait-il cependant.

Cette visite "aurait été vraiment très décalée"

Même sentiment du côté du maire de Bordeaux Pierre Hurmic, qui devait accueillir Charles III mardi prochain:

"Je regrette que notre pays n’ait pas été en mesure d’accueillir cette première visite d’État du roi", déclare l'élu écologiste dans un communiqué relayé par Sud Ouest.

"La Ville de Bordeaux et les Bordelais restent, bien sûr, prêts à accueillir le roi et la reine consorts à une date prochaine".

"Cette visite aurait été vraiment très décalée par rapport aux préoccupations des Bordelais et des Girondins en ce moment", déclare quant à elle la sénatrice bordelaise Nathalie Delattre auprès du quotidien régional. Car la ville a été le théâtre de l'incendie volontaire du porche de la mairie, jeudi soir. Cinq personnes ont été interpellées.

Landiras et Guillos, deux autres villes de la région, se préparaient également à recevoir le roi Charles dans le cadre d'une visite sur un site carbonisé par les incendies et l'été dernier. Les maires mais aussi les pompiers qui ont lutté contre les flammes devaient être présents.

"Nos équipes se sont mobilisées comme jamais"

Au château Smith Haut Lafitte de Martillac, propriété viticole située en Gironde où le roi Charles III devait se rendre mardi dans le cadre de son passage par Bordeaux, on ne cache pas son désarroi:

"On ne va pas mentir, il y a un peu de déception", déclare ainsi à Sud-Ouest Florence Cathiard, propriétaire des lieux, qui a vu des mois de préparation s'évaporer.

"La vigne est parfaitement entretenue, les jonquilles sont magnifiques, il y a du jaune partout. Nous avons avancé les travaux habituels de quelques mois en refaisant les peintures à l'extérieur et à l'intérieur. Nos équipes se sont mobilisées comme jamais, c'était une merveilleuse opération", poursuit-elle, avant de conclure: "L'ambassade a bien expliqué que ce n'était pas une annulation".

Car l'Élysée insiste: il ne s'agit que d'un report. Emmanuel Macron a évoqué dès vendredi une nouvelle date "au début de l'été". Un scénario qui laisse Pierrick Geais, spécialiste têtes couronnées pour Paris Match, sceptique:

"L'emploi du temps de Charles est très chargé, une visite royale ne s'organise pas en quelques jours", a-t-il rappelé vendredi soir sur BFMTV.

"On entend déjà comme date fin juin, début juillet. Le 6 mai est la date du couronnement, qui va prendre beaucoup de temps et d'organisation. Mi-juin, il y a le premier anniversaire officiel du monarque, donc là aussi ça va être compliqué d'organiser une nouvelle visite. Et après, on arrive sur les vacances d'été..."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV