De Louis XIV à Leonardo DiCaprio: dans les coulisses du château de Versailles avec le chef du protocole

Dominique Avart, chef du protocole du château de Versailles, offre dans son livre Versailles intime, une visite inédite ponctuée de rencontres avec des personnages historiques et contemporains.

Il connaît le château de Versailles mieux que quiconque. Dominique Avart, chef du protocole du château depuis 34 ans, raconte dans un livre intitulé Versailles Intime mille et une anecdotes sur les personnages historiques qui ont peuplé le château, mais aussi sur les personnalités plus contemporaines qui ont foulé le parquet des appartements royaux.

Dominique Avart se souvient ainsi, au micro du Podcast Royal, de la visite de l'acteur Leonardo DiCaprio, "un amoureux de Versailles, un homme passionnant et passionné", qui lui demande lors d'une visite privée à pouvoir "s'allonger dans la Galerie des Glaces". "Cela a duré très peu de temps, évidemment, quelques secondes, il s'est allongé, il a regardé le plafond, je l'ai regardé, nous avons regardé le plafond ensemble", sourit le chef du protocole.

"Il a fait communion, il a fait corps avec Versailles".

D'autres, comme l'actrice Cameron Diaz, n'ont pas connu ce moment de grâce. Entre Versailles et l'actrice américaine, c'est un rendez-vous manqué. "Lorsqu'elle est arrivée, il y avait beaucoup de paparazzis qui la suivaient depuis plusieurs jours à Paris et qui la harcelaient. Elle a fait une entréer fracassante, avec des gens en moto derrière. C'était assez terrible pour elle", évoque Dominique Avart.

De Louis XIV à la princesse Diana: dans les coulisses du château de Versailles

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"C'était un calvaire"

"Lorsque nous avons commencé la visite, elle avait la tête tout à fait ailleurs. Son téléphone portable n'arrêtait pas de sonner. pour elle c'était un calvaire, et par ricochet, ça l'était aussi pour moi. Nous avons abrégé la visite. Elle est partie dans les jardins et a rejoint son hôtel".

Le chef du protocole, s'il a vu défiler à Versailles de nombreuses célébrités et quelques tournages, de Marie-Antoinette, de Sofia Coppola en 2005, à Jeanne du Barry de Maïwenn, l'année dernière, a également participé à l'organisation du dîner d'Etat en l'honneur du roi Charles, en septembre dernier.

Dominique Avart en retient "le faste", mais surtout "le côté joyeux et heureux des invités, mêlant "le monde politique, le monde aristocratique, le monde culturel ou encore sportif, sans oublier le monde de la finance".

"Chacun a trouvé à qui parler et a apprécié pleinement cet espace exceptionnel, qui est la Galerie des Glaces".

Le regard de Diana

Le chef du protocole se souvient d'une autre visite royale, celle de la princesse Diana. C'était en 1994. Il a été marqué pas "son regard". "On s'est croisés très rapidement. A un moment, elle s'est trouvée un peu seule, cela à duré à peine une minute. Elle était accompagnée par le président Valéry Giscard d'Estaing. Là, je l'ai orientée, je lui ai expliqué où se trouvait l'opéra royal. Son regard, son élégance, et évidemment son charme font que c'est pratiquement la seule image que j'ai retenue de cette soirée."

Versailles est aujourd'hui le château le plus visité au monde. Chaque année 8 millions de touristes arpentent la Galerie des Glaces.

Les temps ont bien changé depuis l'époque où le roi vivait à Versailles entouré d'une cour fournie. Le château abrite alors l'équivalent d'une ville. "Il y a eu un recensement, en 1722, explique Dominique Avart, invité du Podcast Royal. Au château logeaient à peu près 4.000 ou 5.000 personnes. La famille royale est là, évidemment, mais aussi les princes de sang, la haute noblesse, proche de la famille royale, et toute la domesticité".

"Tout ce petit monde ne rêve que d’une chose: voir le roi et être vu de lui", écrit-il encore dans Versailles Intime. Mais à Versailles, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. "Si la famille royale vit dans des appartements luxueux, la domesticité et de la garde vit dans des appartements très peu chauffés, humides".

Il faut imaginer aussi les odeurs, mêlant le suif de bœuf des chandelles, la cire des parquets, et les odeurs corporelles. L’hygiène est à l’époque très différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Dominique Avart évoque "la toilette sèche" à l'époque de Louis XIV, avec des sortes de "lingettes". Mais dès le règne de Louis XV, les baignoires font leur apparition. "A la veille de la Révolution, Versailles compte plus de 200 baignoires".

https://twitter.com/Radegonde Magali Rangin Cheffe de service culture et people BFMTV