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Têtes couronnées

Charles III critiqué pour avoir nommé un médecin pro-homéopathie à la tête de son équipe médicale

Le roi Charles III lors de l'inauguration de deux statues de la reine Elizabeth II et du prince Philip au Royal Albert Hall, à London, le 11 novembre 2023.

Le roi Charles III lors de l'inauguration de deux statues de la reine Elizabeth II et du prince Philip au Royal Albert Hall, à London, le 11 novembre 2023. - Maja Smiejkowka - AFP

Le docteur Michael Dixon dirige depuis un an l'équipe médicale du roi Charles III. Un choix peu conventionnel qui interroge outre-Manche.

Le roi Charles III est sous le feu des critiques de la communauté médicale britannique, qui reproche au monarque d'avoir nommé le docteur Michael Dixon à la tête de son équipe médicale. Comme le révèle The Times, ce praticien de 71 ans, soutien de la médecine alternative et notamment de l'homéopathie, tient ce rôle depuis un an.

"Quiconque promeut l'homéopathie, discrédite la médecine basée sur des preuves et la pensée rationnelle", dénonce Edzard Ernst, professeur émérite à l'Université d'Exeter, dans les colonnes du Guardian.

"Le roi peut nommer qui il veut", poursuit-il, tout en regrettant qu'"en ce qui concerne les soins médicaux, (le monarque) semble souvent favorable à des gens qui promeuvent des thérapies douteuses."

Charles, défenseur de l'homéopathie

Michael Dixon a pris la tête du "royal medical household", une unité responsable de la santé du monarque et de la famille royale. C'est à lui que revient la gestion des médecins de Buckingham Palace, comme le précise The Times. Le Guardian ajoute que c'est la première fois que ce poste n'est pas occupé par le médecin traitant du monarque.

Michael Marshall, directeur de The Good Thinking Society - une organisation qui lutte contre les pseudosciences - ajoute: "C'est inapproprié (...) Il n'y a aucune ambiguïté sur le fait que les remèdes homéopathiques ne fonctionnent pas" assure-t-il. Et de rappeler l'historique de Charles III: "Avant qu'il ne devienne roi, il était le mécène d'organisations en faveur de l'homéopathie, il défendait ouvertement l'homéopathie et repoussait les limites de la science vers la pseudoscience."

L'enquête du Times évoque également des incertitudes quant au CV de Michael Dixon, lequel assure avoir tenu différents rôles au sein des universités UCL, Exeter et Birmingham. Aucune de ces institutions n'a pu le confirmer auprès du quotidien britannique.

Des "thérapies complémentaires"

Le journal note néanmoins qu'il a bien exercé comme médecin au sein de la NHS, le système de santé public britannique, sans jamais cacher son intérêt pour les médecines alternatives. Michael Dixon a ainsi rédigé des articles sur l'efficacité des guérisseurs, ou a laissé entendre que des cures d'herbes indiennes pourraient tuer les cellules cancéreuses au sein.

Un porte-parole de Buckingham a réagi. Après avoir rappelé les années d'exercice de la médecine traditionnelle de Michael Dixon, il a ajouté:

"Le docteur Dixon ne croit pas que l'homéopathie peut guérir le cancer. Sa position, c'est que des thérapies complémentaires peuvent accompagner les traitements conventionnels à condition qu'elles soient sans danger, appropriées et basées sur des preuves."
https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV