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Une Nuit blanche très verte, à Paris samedi

Une installation de l'artiste allemand Julius Popp à voir lors de la Nuit Blanche, à Paris, le 3 octobre.

Une installation de l'artiste allemand Julius Popp à voir lors de la Nuit Blanche, à Paris, le 3 octobre. - Thomas Samson - AFP

La quatorzième Nuit blanche à Paris affiche la couleur: vert. À quelques mois de la COP 21, l'événement veut, à travers l'art, dénoncer l'urgence environnementale.

Une maison qui fond, des eaux qui montent, la quatorzième "Nuit Blanche" est placée sous le signe de l'environnement, qui se joue samedi soir. A quelques mois de la Conférence sur le climat COP 21 (30 novembre-11 décembre), cette Nuit blanche "poétique" et "politique", sera donc marquée par l'urgence environnementale.

Pour la première fois, la mairie de Paris a décidé cette année de placer la manifestation culturelle sous le signe d'une thématique, celle du changement climatique. L'événement permettra comme chaque année depuis 2002 aux promeneurs de sillonner la capitale en découvrant des installations, sculptures, performances, pour la plupart visibles dans l'espace public. Vingt-trois propositions rythmeront le parcours du "in" et 105 celui du "off".

Installation de Leandro Erlich, Gare du Nord à Paris.
Installation de Leandro Erlich, Gare du Nord à Paris. © Thomas Samson - AFP

Comme en 2014, la mairie de Paris et le directeur artistique de la manifestation José-Manuel Gonçalvès ont choisi d'emmener les visiteurs dans des territoires en devenir de la capitale. Un premier parcours les mènera du Parc Monceau, dans le VIIIe à la Porte de Clignancourt dans le XVIIIe, en passant par les voies ferroviaires désaffectées de la Petite Ceinture; un second de la Gare du Nord à Aubervilliers, via la toute nouvelle passerelle qui enjambe le périphérique en face du centre commercial Le Millénaire. Migration des espèces, montée des eaux, fonte des glaces: les artistes retenus ont joué à fond la carte climatique, en proposant des oeuvres volontiers immersives et spectaculaires.

Lumière bleue intense

Emblématique du thème choisi: l'installation Maison Fond, de l'Argentin Leandro Erlich, que la maire de Paris inaugurera à Gare du Nord en début de soirée. Figurant dans un immeuble parisien s'affaissant sous l'effet du réchauffement climatique, cette oeuvre de 6,90 mètres de haut financée dans le cadre du budget participatif 2014 de la Ville restera de manière pérenne sur le parvis de la gare. 

Volontairement éphémère au contraire, l'installation "Ice Monument", du chinois Zhenchen Liu, donnera à voir 270 blocs de glace colorés d'un mètre de haut se liquéfiant tout au long de la nuit pour former un immense tableau abstrait sur le parvis de l'Hôtel de Ville.

Baskets et claustrophobes

Pour le parc Monceau, le français Erik Samakh a imaginé une installation sonore qui plonge le visiteur dans l'ambiance d'une nuit d'été méridionale. Chants du crapaud sonneur, du grillon, de la chouette, de l'engoulevent recouvrent peu à peu le bruit du trafic. "Le climat a changé, les animaux du sud de la France migrent et changent le paysage sonore", a-t-il décrit auprès de la presse. 

Installation de Daan Roosegaarde.
Installation de Daan Roosegaarde. © Thomas Samson - AFP

Plus au nord, dans un parc Clichy-Batignolles-Martin Luther-King envahi par le brouillard et une lumière bleue intense, l'installation "technologico-poétique" du Néerlandais Daan Roosegaarde donne au visiteur le sentiment de marcher sous le niveau de la mer -symbole d'une éventuelle montée des eaux aux Pays-Bas. L'atmosphère est tout aussi onirique sur la Petite Ceinture, exceptionnellement ouverte sur ce tronçon au public - les promeneurs sont invités à se munir de baskets, et les claustrophobes à fuir un tunnel de quelque 500 mètres.

Brouillard lumineux

Après avoir tremblé d'effroi devant la performance imaginée par Stéphane Ricordel - un homme, inlassablement, saute dans le vide et rebondit sur un nuage situé à dix mètres au-dessus du sol - les visiteurs pourront admirer les grandes "peintures pariétales abstraites" de Michel Blazy, à la fois minérales et organiques.

Pluie de mots rue de l'Aqueduc, ballet de lattes de bois dans une caserne de pompiers désaffectée, brouillard lumineux dans un centre sportif: les propositions artistiques conduiront les visiteurs jusqu'à Aubervilliers, où les artistes Félicie d'Estienne d'Orves et Julie Rousse leur offriront un spectacle son et lumière dont les stars sont... les étoiles.

Installation de Stephane Rocordel.
Installation de Stephane Rocordel. © Thomas Samson - AFP
M. R. avec AFP/ Vidéo Timothée Le Blanc et Olivier Boulenc