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"Un homme qui boit": Ibrahim Maalouf fait ses premiers pas sur les planches

Thibault de Montalembert et Ibrahim Maalouf

Thibault de Montalembert et Ibrahim Maalouf - Kerozen - Stéphane Rouxe

Le trompettiste Ibrahim Maalouf, célèbre pour ses compositions musicales, se lance sur scène. Il joue dans un théâtre parisien une pièce intitulée Un homme qui boit, aux côtés de Thibault de Montalembert.

Ibrahim Maalouf aime se jeter sans filet, se mettre en danger, "sortir de (sa) zone de confort". Après avoir parcouru avec sa trompette toutes les scènes du monde, des grandes, des petites, seul ou entouré d'une pléiade de chœurs et de musiciens, mis en musique des films, été nommé deux fois aux Grammy Awards, il se lance donc dans le théâtre.

Le trompettiste est à l'affiche de Un homme qui boit, adapté de l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud, par Denise Chalem, qui signe aussi la mise en scène. Ibrahim Maalouf partage la scène avec l'acteur Thibault de Montalembert (Dix pour cent, A l'Ouest rien de nouveau) et Sarah-Jane Sauvegrain.

Un emploi à mille milles de sa fameuse zone de confort. Car même s'il s'adresse en concert à son public, raconte des anecdotes, plaisante, interpréter un rôle au théâtre est bien différent. "Je suis à l'aise pour être Ibrahim, mais pas à l'aise pour être un personnage", livre-t-il à BFMTV.com.

"Sans trompette, sans micro"

"J'ai l'habitude de la scène, mais quand je suis sur scène, j'ai toujours un micro dans les mains. Là je me retrouve sans trompette sans micro, et du coup je fais quoi avec mes mains?" ajoute-t-il en riant, décrivant toutes les questions "naïves" qu'il avait avant de commencer.

Il s'en est remis à Denise Chalem, actrice vue au cinéma, à la télévision ou au théatre, et metteuse en scène, mais aussi à Thibault de Montalembert, "un grand professeur".

"Le texte de la pièce a été écrit par Denise Chalem, à partir de chroniques de voyage de Kamel Daoud. Sur des sujets d'actualité assez chauds", explique Ibrahim Maalouf, qui ne veut pas "spoiler la pièce" en en racontant trop.

"C'est comme des moments de vie dans le cadre d'une amitié entre deux très amis, qui viennent de deux mondes différents et qui échangent sur des sujets d'aujourd'hui."

Cette pièce, Denise Chalem l'a écrite en pensant à lui. Difficile dans ces conditions de refuser le rôle.

"Elle m'a contacté en me disant 'je suis allée te voir sur scène, pour moi c'est toi le personnage'. J'étais un peu déstabilisé. Je lui ai dit 'désolé je ne suis pas comédien, ça ne va pas le faire'. Mais elle a insisté."

Ibrahim Maalouf incarne donc Pierre, "jeune musicien français en devenir" qui "souffre de l’exiguïté de son appartement parisien où il lui est impossible de faire 'hurler' sa trompette. Zireg (Thibault de Montalembert) écrivain algérien au sommet de sa carrière mais contesté dans son pays, l’invite à Mostaganem dans sa maison d’enfance afin de lui offrir un répit", indique le synopsis de la pièce.

"Un nouveau métier, de nouveaux codes"

"Une fois que j'ai posé mes yeux sur le texte et que j'ai commencé à lire, j'ai compris pourquoi elle pensait à moi", souligne Ibrahim Maalouf.

Pour le musicien, la création est indissociable de la découverte et du fait de "sortir de sa zone de confort".

"C'est ma philosophie de vie, c'est de sortir de ma zone de confort pour apprendre un peu, (découvrir) comment ça se passe ailleurs. Comment les gens réfléchissent ailleurs. Apprendre un nouveau métier, apprendre de nouveaux codes. Pour le coup, je sors vraiment de ma zone de confort, je me mets en danger. Je trouve ça vraiment grisant, excitant."

Un homme qui boit, au 13e Art, à Paris, avec Thibault de Montalembert, Ibrahim Maalouf, Sarah-Jane Sauvegrain. Jusqu'au 31 mars.

Magali Rangin