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Singin' in the rain: passage réussi de l'écran à la scène

Le spectacle ravira les amateurs de mélodies désuètes et sucrées

Le spectacle ravira les amateurs de mélodies désuètes et sucrées - Patrick Berger Théâtre du Châtelet

Le théâtre du Châtelet reprend jusqu'au 15 janvier à Paris la comédie musicale inspirée du film à succès.

L'histoire

En 1927, le premier film parlant, Le Chanteur de jazz, rencontre un succès immédiat. Hollywood décide donc d'abandonner les films muets, ce qui pose un problème de reconversion à certaines stars, comme Lina Lamont, certes magnifique, mais qui est dotée d'une voix de crécelle et de problèmes d'élocution. Cette intrigue s'inspire de ce qui est réellement arrivé à plusieurs stars du muet, qui n'ont pu se convertir au parlant, comme Clara Bow ou John Gilbert (qui servit de modèle à The Artist). 

L'auteur

Arthur Freed (1894-1973) fut d'abord parolier, puis devint producteur pour la MGM, où il produit les plus grandes comédies musicales de l'histoire: Le Magicien d'Oz (1939), Le Chant du Missouri (1944), Ziegfeld Follies (1945), Un jour à New York (1949), Show boat (1951), Un Américain à Paris (1951), Tous en scène (1953), Gigi (1958), et bien sûr Chantons sous la pluie (1952), qui reprend les chansons qu'il avait écrites dans les années 20-30.

Ce qu'on en pense

Le plus souvent, une comédie musicale à succès inspire un film. Au théâtre du Châtelet, on fait l'inverse: on crée une comédie musicale à partir d'un film à succès. Après An American in Paris l'an dernier, c'est le tour de Singin' in the rain, créé en mars et repris jusqu'à mi-janvier. Même si cette fois, le film de Gene Kelly et Stanley Donen avait déjà été adapté à la scène plusieurs fois depuis 1983 à New York et à Londres.

Ce spectacle reprend les recettes à succès des comédies musicales appliquées au Châtelet depuis 2006: orchestre live et dialogues en anglais sur-titrés. Même s'il s'agit ici d'une création française, et non d'un spectacle importé de Broadway. Les 31 interprètes sur scène -des Britanniques- jouent, chantent, et dansent les claquettes avec virtuosité.

La force du spectacle, ce sont les scènes de comédie, et notamment les dialogues, très drôles. C'est l'interprète du rôle de la star déchue Lina Lamont (ici Emma Kate Nelson) qui met, comme dans le film, les rieurs de son côté. Autre atout: une mise en scène inventive, due au Canadien Robert Carsen, venu de l'opéra, qui avait déjà présenté au Châtelet Candide (2006) et My fair lady (2010). Sont ainsi projetées des petites vidéos assez amusantes, parodies de films de cape et d'épée tournées à l'hôtel de Ville ou au château de Versailles, avec Lambert Wilson en guest star.

Paradoxalement, le point le plus faible du spectacle sont les chansons, qui remontent aux années 1920, mais qui seront appréciés par les amateurs de mélodies sucrées et désuètes. 

Jamal Henni