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Les voeux du coeur: Dieu est amour... mais pas pour tous

Julien Alluguette, Julie Debazac, Bruno Madinier et Davy Sardou partagent l'affiche de la pièce "Les voeux du coeur".

Julien Alluguette, Julie Debazac, Bruno Madinier et Davy Sardou partagent l'affiche de la pièce "Les voeux du coeur". - Lot

Les voeux du coeur, nouvelle pièce de l'auteur de L'Affrontement, critique à nouveau le conservatisme de l'église catholique vis-à-vis de la sexualité.

L'histoire

Deux histoires d'amour parallèles contrariées par la religion catholique: un prêtre tombe amoureux d'une mère célibataire, tandis qu'un couple gay se demande si leur amour est compatible avec leur foi.

L'auteur

L'auteur américain contemporain Bill C. Davis a été éduqué durant douze années dans des écoles catholiques qui lui ont laissé un souvenir plus que mitigé. Deux de ses 14 pièces abordent de manière critique la religion catholique (notamment ses positions vis-à-vis de la sexualité) et ont été mal reçues par les plus traditionnalistes.

La plus connue de ces deux pièces, L'Affrontement (Mass appeal) oppose un jeune séminariste à un prêtre plus âgé. Créée en 1980, elle a été adaptée au cinéma en 1984 avec Jack Lemmon. Elle a été créée en France en 1996 par Jean Piat et Francis Lalanne, puis reprise en 2013 par Francis Huster et Davy Sardou.

Le seconde, Les voeux du coeur (Avow), a été créée off Broadway en 2000, puis en France fin août au Théâtre la Bruyère dans une version un peu raccourcie.

Ce qu'on en pense

L'histoire -un couple gay se persuade qu'un prêtre va bénir leur union- est sympathique mais peu réaliste, en particulier le happy end final. D'autant que la pièce a été créée en 2000, bien avant les évolutions du Pape François ou du mariage pour tous.

Mais la pièce parvient à traiter de questions théologiques, en citant même Saint Augustin, tout en étant accessible à tous, sans temps morts, avec une forme légère et souvent drôle. 

Bien sûr, il apparaît rapidement que l'auteur critique le célibat des prêtres et le rejet de l'homosexualité par l'Eglise. Mais l'auteur le fait sans militantisme appuyé, sans trop de manichéisme: la doctrine de l'Eglise est présentée de manière plutôt respectueuse, et est défendue par un personnage de prêtre sympathique. On doute toutefois que la pièce fasse évoluer ceux qui ne sont pas déjà convaincus...

L'origine américaine de la pièce transparaît souvent, car beaucoup de problématiques abordées sont bien plus pesantes aux Etats-Unis qu'en France: omniprésence de la religion, apologie de la chasteté, difficulté d'un catholique à assumer son homosexualité, rejet de l'homosexualité par des parents pour des raisons religieuses...

J. H.