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"L'agressivité est plus haute, la médiocrité plus présente": Fianso se dit "déçu" par la campagne présidentielle

Le rappeur Sofiane, aka Fianso

Le rappeur Sofiane, aka Fianso - AFP

Le rappeur Fianso, au théâtre pour interpréter "Gatsby le magnifique", a évoqué ce jeudi sur France Inter son image dans les médias, et livré son regard sur la campagne présidentielle.

Alors qu'il s'apprête à incarner "Gatsby le Magnifique" sur les planches du théâtre du Châtelet, le rappeur Fianso, invité dans la matinale de France Inter ce jeudi 17 février, est revenu sur les clichés auxquels il a été confronté lors de ses débuts médiatiques.

Les candidats à la présidentielle sont "comme des rappeurs"

Pendant l'interview, Fianso a également été questionné sur son point de vue concernant la campagne présidentielle française. "Elle m'intéresse, elle me fait peur, mais en ce moment elle me déçoit, confie-t-il. J'ai l'impression que l'agressivité est plus haute, que la médiocrité est plus présente."

J'ai l'impression de voir des rappeurs, ils sont en clash toute la journée. Ils font des clips. Ils sont accros aux réseaux sociaux. Il y a des débats présidentiels qui sont présentés comme des matchs. C'est fou de se dire que ce soir il y a un combat ou match. Je pense qu'on mérite mieux, a-t-il déclaré.

Déçu par la campagne, Fianso encourage néanmoins les jeunes à se rendre aux urnes: "Je le faisais déjà à l'échelle locale lorsque j'étais dans le milieu associatif en Seine-Saint-Denis et je le fais encore aujourd'hui. Il faut clairement aller voter."

"Le bougnoule de service, c’est pas moi, j’ai très peur de la récupération politique”, confiait le rappeur dans une interview pour Les Inrocks en 2016. Questionné sur cette déclaration par Léa Salamé, Sofiane Zermani, son vrai nom, est revenu sur son sentiment d'avoir été, à ses débuts, la bête de foire de certains médias.

"On voyait une imagerie violente dans mes clips, je montrais des choses que les autres ne montraient pas, je prononçais des mots que peut-être les autres ne prononçaient pas et finalement quand on m'avait en interview, j'avais une élocution correcte, un vocabulaire plus ou moins fourni et c'était tout de suite étonnant pour les personnes en face de moi", a-t-il déclaré.

"C'était un peu la théorie du chien qui parle, poursuit-il. On voit un chien parler, ça nous étonne. On dit: 'regarde, refais-le'. 'Tu vas voir il sait parler lui'. J'avais un peu cette impression au début. Mais c'est vite passé."

Carla Loridan