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"Un projet qui met les femmes en valeur": Nawell Madani répond aux critiques de sa série, "Jusqu'ici tout va bien"

Nawell Madani dans " Jusqu'ici tout va bien"

Nawell Madani dans " Jusqu'ici tout va bien" - Netflix

Après une vague de violentes critiques sur les réseaux sociaux, l'actrice-réalisatrice prend la parole pour défendre son projet et les messages qu'elle voulait porter.

Après de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, Nawell Madani prend la parole. L'actrice et humoriste belge, dont la série Jusqu'ici tout va bien cartonne sur Netflix depuis près d'une semaine, ne "comprend pas" la vague d'animosité provoquée par le programme, notamment sur Twitter, comme elle l'a expliqué mercredi soir sur le plateau de Clique:

"J'ai fait un projet qui met les femmes en valeur", s'est-elle défendue face à Mouloud Achour. "Mon intention était noble".

Dévoilée le 7 avril sur Netflix, Jusqu'ici tout va bien suit une jeune femme issue des quartiers prise entre ses rêves de journalisme et la délinquance de son jeune frère. Entourée de ses sœurs, elle se retrouve prise dans l'engrenage du grand-banditisme pour protéger sa famille. Un polar teinté d'humour pour lequel Nawell Madani, qui y campe le rôle principal, a également officié comme scénariste et réalisatrice.

"Je voulais parler des femmes de quartiers qui se battent"

Six jours après sa sortie, le programme est la série la plus regardée en France et la septième dans le monde. Un carton d'audiences qui s'accompagne d'un revers: de nombreuses critiques, parfois violentes, sur les réseaux sociaux. "Encore une série stéréotype qui utilise l'image de la banlieue à des mauvaises fins en s'efforçant d'utiliser les préjugés culturels et on a l'impression qu'il y a que des histoires de drogues dans nos banlieues", accusait notamment une internaute il y a quelques jours.

"Je voulais parler des femmes de quartiers qui se battent pour leurs frères", explique Nawell Madani. "De l'absence du père, de comment on est perdue quand il part, comment ses filles prennent la place."

La star du stand-up révélée par le Jamel Comedy Club explique que la critique la plus douloureuse, "c'est quand tu entends que tu as stigmatisé davantage": "J'ai mis une femme voilée rayonnante, solaire (Kahina Carina), une fille invalide, les enfants de Yasmina (Carima Amarouche) qui sont en surpoids, des gens qu'on n'a pas l'habitude de voir à l'image."

"Une femme voilée m'a pris dans ses bras en me disant (à propos du personnage de Kahina Carina): 'le fait que cette femme ait choisi sa foi, alors qu'on véhicule tellement l'idée que le voile est imposé aux femmes, qu'elle soit libre et qu'elle se batte pour sa fille... tu m'as gagnée parce que je me suis reconnue'", a-t-elle raconté.

Dénoncer tous les racismes

La comédienne ajoute avoir voulu "pointer du doigt" le racisme auquel font face les minorités issues de l'immigration, autant de la part des "franco-français" que "entre algériens, entre maghrébins, entre maghrébins et noirs africains (...) On voulait parler du racisme et du sexisme qu'on peut rencontrer dans les médias, mais aussi dans les quartiers, la famille."

Une autre critique récurrente portait sur le choix de Paola Locatelli, influenceuse et actrice d'origine capverdienne et italienne, pour incarner une jeune fille d'origine maghrébine: "On doit aussi montrer l'exemple. On est contents de voir Lyna Khoudri jouer Constance dans Les Trois mousquetaires", répond Nawell Madani.

L'artiste multi-casquette, qui a co-réalisé son premier film C'est tout pour moi en 2017, ajoute également un mot sur le harcèlement violent dont elle a fait l'objet depuis la sortie du film: "Quand tu commences à insulter les gens ou que tu demandes que Dieu me punisse et me brise le dos en deux...".

Mais elle conclut en évoquant les chiffres de visionnage "extraordinaires" de la série depuis sa sortie, les nombreuses critiques positives qui affluent ces jours-ci après la vague de mécontentement, et ajoute: "Je pense que si (la série) fait autant de bruit, c'est parce qu'on n'a pas l'habitude de voir ça à l'affiche."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV