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"Shôgun", la nouvelle série épique sur Disney+ explore le Japon féodal

Hiroyuki Sanada dans la série "Shôgun"

Hiroyuki Sanada dans la série "Shôgun" - FX

Reconstitution historique somptueuse, débauche de costumes... la mini-série Shôgun, diffusée depuis sur Disney+ depuis le 27 février est spectaculaire.

Un Shôgun est un général d'armée japonaise. C'est aussi le titre de la nouvelle série épique de FX, diffusée sur Disney+ depuis le 27 février dernier, au rythme de deux épisodes par semaine. Une reconstitution

Shôgun est tiré d'une série de romans de l'écrivain australien James Clavell, parue en 1975 et devenu un bestseller, avec 15 millions d'exemplaires vendus dans le monde. L'histoire est celle de John Blackthorne, le premier marin Britannique à atteindre le Japon, en 1600. D'abord prisonnier, il finit par gagner la confiance d'un daymio, un chef de guerre, nommé Toranaga.

Le roman s'appuie, avec beaucoup de libertés, sur des faits et des personnages historiques. Le personnage de John Blackthorne est ainsi inspiré d'un navigateur britannique appelé William Adams, qui fut le premier anglais à mettre les pieds au Japon. Toranaga est quant à lui inspiré du Tokugawa Ieyasu, daymio devenu shôgun.

La saga romanesque de James Clavell a déjà été adaptée à l'écran, en 1980, dans une série avec Richard Chamberlain (Les Oiseaux se cachent pour mourir) et Toshirô Mifune, légende du cinéma japonais (Les 7 samouraï, Soleil rouge).

Comparée à "Game of Thrones"

La version 2024 de Shôgun met réunit Hiroyuki Sanada, vu dans Le samouraï du crépuscule, 47 Ronin, la série Lost ou plus récemment dans Bullet train avec Brad Pitt. l'acteur japonais reprend le rôle de Yoshii Toranaga. Face à lui, un jeune acteur américain, Cosmo Jarvis, brièvement apparu dans Peaky Blinders et vu dans le film Netflix Persuasion.

Cette nouvelle mouture de Shôgun est aujourd'hui comparée pour son ambition épique, à Game of thrones, le grand succès de HBO que toutes les chaînes et plateformes rêvent d'égaler.

Pourtant, la création de la série n'a pas été un long fleuve tranquille, et a connu une gestation longue. C'est Justin Marks, coscénariste de Top Gun: Maverick, et son épouse Rachel Kondo, américaine d'origine japonaise, qui se sont attelés en 2018, à l'adaptation du pavé de James Clavell, avec la crainte, dans un premier temps, d'être redondant avec ce qui avait déjà été fait, de la série des années 1980 au Dernier Samouraï avec Tom Cruise en 2003.

"Il y avait eu tellement d'œuvres dérivées de Shôgun, que j'avais l'impression que c'était quelque chose de déjà vu", explique Justin Marks à Variety.

Les deux cocréateurs voulaient surtout éviter l'écueil de la version de 1980, d'adopter un point de vue européen - critiquée à l'époque par les Japonais - et de risquer une représentation fausse du Japon. Le projet, annoncé il y a 10 ans a bénéficié, selon eux, des retards accumulés.

"Je suis heureuse que nous n'ayons pas fait la version d'il y a dix ans", souligne Rachel Kondo auprès de Variety. Parce que le niveau de réflexion et de responsabilité à l'égard de la représentation d'une autre culture était au premier plan des préoccupations de chacun".

"Sous la pluie en kimono, avec une perruque jusqu'aux hanches"

Le tournage de la série a ensuite duré plus longtemps que prévu, dix mois au lieu des six initialement annoncés, dans des conditions pas toujours faciles.

Disney+ en perte de vitesse
Disney+ en perte de vitesse
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"Nous l'appelions la série sans fin", évoque la comédienne Anna Sawaï auprès de Variety, l'une des héroïnes de la série.

"Nous faisions beaucoup de prises de vue extérieures sous la pluie, en kimono, avec une perruque qui descendait jusqu'aux hanches."

Car la reconstitution, impressionnante et minutieuse a nécessité la création de 2.300 costumes. Pour ces costumes du Japon féodal du tout début du XVIIe siècle, le créateur de costumes Carlos Rosario a dû se plonger dans des archives de musées, étudier des peintures d'époque et échanger avec des historiens, et des spécialistes de la conception de kimonos, comme il l'a confié à Variety.

Magali Rangin