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Quand Obama discute lutte anti-drogue avec le créateur de "The Wire"

Barack Obama interviewant David Simon, créateur de la série "Sur écoute".

Barack Obama interviewant David Simon, créateur de la série "Sur écoute". - Youtube - Maison Blanche

Barack Obama a reçu jeudi le créateur de la série culte The Wire, produite par HBO. La Maison-Blanche a mis en ligne la conversation entre le président et le scénariste, sur le  thème principal de la série, la lutte contre le trafic de drogue.

C'est l'histoire de l'interviewé intervieweur. Barack Obama a reçu jeudi à la Maison-Blanche, David Simon, ancien journaliste et créateur de la série The Wire (Sur écoute en vf), dont il est "grand fan". L'occasion pour le président d'évoquer la réforme de la justice, la lutte contre la drogue et la politique carcérale aux Etats-Unis.

"Je pense que c'est l'une des meilleures séries des dernières décennies", lance Barack Obama en préambule de l'entretien. The Wire, série créée en 2002 pour la chaîne HBO devenue culte, est unique en son genre. Proche du documentaire tant elle est réaliste, cette chronique de la lutte contre la drogue à Baltimore est aussi une critique de la politique anti-drogue du gouvernement américain. Chacune des cinq saisons décrivant un aspect de la drogue, le trafic de rues, la corruption au sein de la classe politique locale, les médias...

"Ce que nous faisons est contre-productif"

Dans cette conversation, où l'on entend d'ailleurs plus le président Obama s'exprimer, les deux hommes évoquent le problème de la sur-incarcération, la difficile réinsertion des délinquants ou encore le travail de la police. Pour Barack Obama, The Wire a réussi à "humaniser" les acteurs du trafic de drogue. Notamment les dealers "qui sont trop souvent dépeints dans les médias locaux, comme des personnages sombres". "C'est là que le travail que vous avez fait est si important", souligne le président.

"Ce que la drogue ne détruit pas, la guerre que l'on mène contre elle le met en pièces", assène de son côté David Simon. "Il y a une prise de conscience à gauche, mais aussi à droite, que ce que nous faisons est contre-productif", assure le président. "On dépense plus pour les prisons que pour les écoles".

"Des générations de garçons qui grandissent sa père"

Obama rappelle comment il a observé dans les années 90 "l'explosion des incarcérations, majoritairement d'afro-américains et de latinos". "Le défi que vous décrivez dans la série, c'est l'incarcération de ces individus, qui coûte cher à l'Etat et ne fait que les endurcir et les rendre impossibles à réinsérer à leur sortie." Ajoutant: "on a créé des générations d'hommes enfermés, ce qui signifie des générations de garçons qui grandissent sans père". 

Une opération de com' plutôt réussie pour le président, qui en a profité pour glisser au passage que son personnage favori dans la série est Omar Little, petit délinquant qui détrousse les dealers. Ce n'est pas la première fois que le président clame son attachement au personnage incarné par Michael K. Williams et qui est d'ailleurs le préféré de la plupart des fans.

M. R.