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"Marseille": la prochaine "grande bataille politique" de Netflix

Pascal Breton et Dan Franck, respectivement producteur et scénariste de la série "Marseille"

Pascal Breton et Dan Franck, respectivement producteur et scénariste de la série "Marseille" - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Actuellement en repérage dans la citée phocéenne, Dan Franck et Pascal Breton, respectivement scénariste et producteur de la prochaine création originale de Netflix, se sont confiés au sujet de la série "Marseille". 

La prochaine création originale de Netflix, Marseille, prend forme. Dans un entretien accordé à l’AFP, Dan Franck et Pascal Breton, respectivement scénariste et producteur de la fiction, ont donné quelques précisions concernant leur projet, présenté comme un House of Cards français par le leader mondial de la vidéo en ligne sur abonnement.

"Ceux qui attendent de la Kalachnikov seront déçus", ont immédiatement précisé les deux hommes, promettant plutôt "une grande bataille politique". La série, qui comportera huit épisodes livrés normalement à la fin de cette année, s’apparentera davantage à une guerre de succession électorale opposant un maire au pouvoir depuis 25 ans à "un jeune loup aux dents longues", d’après Netflix.

Actuellement en repérage dans la citée phocéenne, le scénariste a assuré avoir pu "aller partout" : "Je suis allé dans des mosquées. Je suis allé à Félix Pyat (une cité sensible, ndlr), beaucoup. J'ai rencontré des personnages très denses". Le maire, Jean-Claude Gaudin, Dominique Tian, son premier adjoint, n’ont pas hésité à lui ouvrir leurs portes, ainsi qu'à la productrice marseillaise Sabrina Roubache (Gurkin Production).

"On ne voit pas beaucoup le fonctionnement de la démocratie française à la télé française"

Le scénariste de la série Les Hommes de l'ombre en a profité pour rappeler qu’il n’écrivait pas un polar et que l’intrigue jouait plutôt de la "schizophrénie narrative" entre "la cité d'un côté et la mairie de l'autre". "C'est surtout un conflit entre deux personnages, deux morales politiques, deux générations confrontées à ce même terrain-là", expliquait-il, ajoutant que la trame de Marseille s’articulait surtout autour d’une question: "Qu'est-ce que c'est que la politique dans ces milieux sociaux qui sont déclassés, qui sont hors du champ politique et qu'on s'accapare, du point de vue politique, avec des prébendes?"

Au-delà de l’histoire de ses personnages, la série a également pour vocation de s’intéresser à la ville en elle-même, comme le rappelle le producteur, Pascal Breton: "C'est la scène locale la plus belle", confie celui qui a convaincu Netflix de préférer cette ville à Paris pour transposer sa saga washingtonienne. "Elle est comme un grand théâtre qui regarde la mer, autour du Vieux-Port, (...) un théâtre italien". Autant qu'une "cité à la manière grecque", a déclaré le producteur des séries à succès Dolmen et Sous le soleil.

Les deux hommes ont enfin assuré vouloir éviter les clichés ainsi que le "Marseille-bashing", préférant réhabiliter, sinon la politique, au moins la série politique, un genre victime de "frilosité", selon Dan Franck, très vite rejoint par Pascal Breton: "On ne voit pas beaucoup le fonctionnement de la démocratie française à la télé française. C'est juste dur de rendre (la politique) spectaculaire, de (la) rendre dramatique, voire tragique", reconnaissait-il. Mais "le fait que ça revienne à la mode dans les séries nous offre cet espace. C'est à nous de ne pas le rater".

Romain IRIARTE, avec l'AFP