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C'est quoi "La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre", le nouveau thriller loufoque de Netflix?

Kristen Bell dans "La femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre"

Kristen Bell dans "La femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre" - Capture d'écran YouTube - Netflix France

La série au titre improbable caricature le genre du thriller psychologique et cartonne auprès des abonnés Netflix.

Son titre à rallonge ne vous a sans doute pas échappé (même si vous ne l'avez pas lu jusqu'au bout et que vous n'arrivez pas à le retenir). La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre, nouvelle mini-série Netflix dévoilée vendredi dernier, a déjà intégré le Top 10 des contenus les plus regardés en France. Au croisement de la comédie bien grasse et du polar haletant, ce programme américain en huit épisodes qui s'attire des critiques mitigées outre-Atlantique est le troisième contenu le plus visionné de la plateforme dans l'Hexagone.

• De quoi ça parle?

Le pitch de cette série créée par Rachel Ramras, Hugh Davidson et Larry Dorf a tout du parfait thriller hitchcockien: Anna, mère célibataire dépressive, passe ses journées à épier ses voisins. Son existence bascule le jour où elle aperçoit un meurtre par la fenêtre de la maison d'en face. Mais le doute s'immisce en elle: l'alcool et les médicaments auxquels elle est accro lui ont-ils fait halluciner cette scène?

Si ce synopsis semble familier, c'est parce qu'il existe déjà. Sans le dire clairement, La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre pastiche La Femme à la fenêtre, un (vrai) thriller psychologique réalisé par Joe Wright avec Amy Adams, sorti sur Netflix en mai dernier. Et plus généralement, parodie ces films à suspense qui tournent autour d'une héroïne perturbée. Un genre à part entière avec des succès tels que La Fille du train ou Gone Girl - tous adaptés de best-sellers.

Comme Scary Movie l'a fait avec le cinéma d'horreur, La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre reprend et détourne les ressorts du polar, pour en faire une longue plaisanterie. Sans jamais oublier de tenir le spectateur en haleine avec une intrigue qui se délie au compte-goutte. Ainsi, si Anna se lance dans une enquête pour démêler le vrai du faux, c'est en se servant des verres de vin qu'elle remplit à ras bord jusqu'à devoir les laper comme un chat ou en s'accordant des pauses plaisir pour espionner son beau voisin.

• C'est avec qui?

Pour séduire les spectateurs, la série partait avec un atout de taille: Kristen Bell, petite fiancée de l'Amérique, qui prête ses traits au personnage principal. Coqueluche du public depuis ses débuts dans les années 2000 avec la série culte Veronica Mars, elle est devenue un visage récurrent de l'humour télévisé outre-Atlantique, notamment grâce au récent triomphe de la série The Good Place.

"Je pense que les gens vont dévorer cette série, parce qu'elle est faite pour être regardée d'un trait", a-elle récemment déclaré à Entertainment Weekly. "Le suspense est alimenté comme dans tout thriller habituel, mais tout en augmentant l'absurdité (...) "Si vous avez déjà regardé un thriller psychologique en pensant 'mais oui, c'est ça', cette série est pour vous. Parce que c'est exactement ce qu'on raconte entre les lignes."

La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre peut également compter sur deux autres grands noms de la comédie américaine, cachés dans les coulisses. La production du programme est assurée par la société Gloria Sanchez, co-fondée par l'acteur Will Ferrell (Elfe, Very Bad Cops, Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga) et le réalisateur Adam McKay (Very Bad Cops, Don't Look Up). Pour l'aspect thriller, le créateur de la série Sharp Objects (sacrée meilleure série étrangère aux Globes de Cristal) a officié comme consultant, comme le précise Deadline.

• Ce qu'en dit la critique

Cette équipe de choc et l'enthousiasme de l'actrice principale n'ont cependant pas suffi à charmer la critique américaine, qui tire à balles réelles sur le programme. Entertainment Weekly trouve la série "aussi épuisante que son titre", le Hollywood Reporter évoque un show "globalement mauvais", Variety regrette "une parodie de films à mystère qui n'est ni mystérieuse ni marrante".

Comme un témoin d'un fossé culturel entre les États-Unis et la France, la presse hexagonale distribue les bons points. Le Parisien salue une satire "tout en finesse", pimentée "à merveille" par une Kristen Bell "épatante", TV Mag assure qu'il "faut" regarder cette série "caricaturale" et Le Monde s'amuse d'"un esprit de sérieux très américain et tout à fait réjouissant". Seul 20 minutes reste perplexe face à une série qui "ne sait pas où elle va". De quoi, au moins, lui laisser sa chance.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV