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Musique

Rap, Rossini et Shakira: comment le lauréat de "Ma thèse en 180 secondes" a séduit le jury

Shakira sur scène

Shakira sur scène - AFP

Le gagnant de "Ma thèse en 180 secondes" est cette année un jeune musicologue qui a démontré avec humour le lien entre musiques commerciales d'aujourd'hui et musique classique.

"Je voulais être rock star, c'est quand même plus sexy que musicologue", Tom Mébarki, un étudiant en musicologie de l'université d'Aix-Marseille Provence Méditerranée, a pourtant prouvé qu'on peut être musicologue et (presque) rock star. 

Le jeune homme de 25 ans a remporté jeudi soir le concours "Ma thèse en 180 secondes", consistant à présenter de manière simple en trois minutes des sujets de thèse souvent très complexes.

Texte brillant et blagues potaches

Il a raflé la fois le prix du jury et celui du public, grâce à un texte à la fois brillant et émaillé de jeux de mots potaches parfaitement interprétés, sur le thème "La 'folie organisée' dans l'opera buffa rossinien. Vers une transhistoire du son". Dès l'introduction, une phrase tirée de la chanson Libérée, délivrée de La Reine des neiges, le ton était donné.

"Le projet de ma thèse, a-t-il expliqué, est de montrer que l'histoire n'est pas ce couloir étroit qui est fait de présents successifs mais plutôt une sorte de labyrinthe où le passé et le futur peuvent se rencontrer".

"Je travaille sur des compositeurs qui en leur temps étaient de très grandes stars (...) comme un certain Rossini, le Shakira de l'opéra". "Les compositeurs de l'époque de Rossini, a-t-il observé, le jugeaient souvent pour la facilité de sa musique et pour son côté commercial, ce qui peut expliquer qu'au bout d'un moment certains des compositeurs très célèbres de son temps comme Beethoven ou Berlioz lui ont tourné le dos... à Rossini".

Seize doctorants

Le jeune homme, doté d'une magnifique voix de contre-ténor, a indiqué à l'AFP être venu à la musicologie car, "d'abord chanteur d'opéra" il a "trouvé dommage de ne pas réfléchir sur ce (qu'il) faisait".

En chantant, rappant, claquant la langue ou en alexandrins, seize doctorants venus de toute la France ont participé à cette finale, sur 350 ayant concouru aux finales régionales. Le lauréat de ce concours francophone représentera la France lors de la finale internationale, le 26 septembre à Dakar. 

Le concours est organisé par la Conférence des présidents d'université (CPU) et le CNRS. Le jury était composé du lauréat de l'an dernier, d'une comédienne, d'une journaliste, d'un chercheur du CNRS et d'un représentant de l'AMCSTI, association regroupant différents lieux de culture.

Magali Rangin avec AFP