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"Je ne comprendrai jamais": Calogero évoque le drame d'Echirolles, qui lui a inspiré une chanson

Calogero en mai 2019 à Cannes

Calogero en mai 2019 à Cannes - SÉBASTIEN BERDA / AFP

Le double meurtre de Kevin et Sofiane, tués par une bande dans la banlieue de Grenoble en 2012, est au cœur de sa chanson Un jour au mauvais endroit. Il revient aujourd'hui sur ce titre.

"La vie continue sans moi, dis-moi pourquoi j'étais là": c'est avec ces rimes qu'en 2014, Calogero a raconté dans sa chanson Un jour au mauvais endroit le double meurtre de Kevin et Sofiane, survenu deux ans plus tôt à Echirolles (Isère). Le 17 septembre dernier, alors qu'il se trouvait dans le Vaucluse pour un concert, le chanteur est revenu pour Le Dauphiné libéré sur ce morceau et sur le fait-divers barbare qui l'a inspiré.

"Je ne comprendrai jamais ce qui s’est passé il y a dix ans, cet embrasement soudain", déclare le chanteur. "Pour moi, c’est de la lâcheté. Où est le prétendu courage quand on vient à quinze pour se venger?"

Et de s'interroger sur le rapport de notre société à la violence: "Vous voulez savoir ce qu’il reste de tout cela dix ans après? Sincèrement, je n’en sais rien. Malheureusement, ma chanson est toujours d’actualité. J’ai peur qu’il y ait une sorte de banalisation de la violence", déclare-t-il, comparant sa jeunesse à Echirolles à celle d'aujourd'hui:

"Il n’y avait pas de lynchage. Il y avait des bagarres, c’était untel et untel qui se retrouvaient à cinq heures à la sortie de l’école (...) et à un moment donné quand c’était trop, on les séparait."

Le meurtre des deux jeunes gens, âgés de 21 et 22 ans, avait suscité une vive émotion dans cette ville de la banlieue de Grenoble, dont l'artiste est originaire. Comme le rapportait Libération à l'époque, Kevin et Sofiane ont été victimes d'une expédition punitive menée par une quinzaine de jeunes hommes armés à la suite d'un différend. Les coups de marteau, de bouteille en verre et de couteaux pleuvent, jusqu'à la mort des deux garçons.

En novembre et décembre 2015, douze accusés, âgés de 19 à 24 ans, dont deux mineurs au moment des faits, avaient comparus à huis clos. Dix avaient été condamnés à des peines de 8 à 20 ans de réclusion criminelle et deux acquittés.

"Extrêmement choqué" par l'affaire, Calogero en a rapidement fait une chanson, écrite à quatre mains avec sa compagne Marie Bastide. Toujours auprès du Dauphiné Libéré, il raconte avoir soumis ce titre à l'approbation des familles des victimes avant de l'intégrer à son sixième album, Les Feux d'artifice: "S’ils n’avaient pas été d’accord, j’aurais laissé tomber".

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV