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Eurovision: la Grèce a un message pour l’Europe

La candidate grecque lors de la demi-finale de l'Eurovision, mardi 19 mai 2015.

La candidate grecque lors de la demi-finale de l'Eurovision, mardi 19 mai 2015. - Capture - EurovisionTV

Depuis 2005, la Grèce attend sa seconde victoire à l’Eurovision. Les espoirs des Grecs reposent désormais sur Elena Maria Kyriakou, qui interprétera samedi soir une chanson d’amour en forme d’appel à l’aide pour le pays.

"Je te supplie de m’emmener hors de cet enfer brûlant. Reviens pour me sauver, ce qui est arrivé n’était pas juste. Je n’ai plus rien. Il ne me reste plus qu’un dernier soupir." Alors qu’elle est de plus en plus étouffée par ses créanciers, voilà le message que va envoyer la Grèce à 180 millions d’Européens lors de la finale de l’Eurovision, samedi soir à Vienne.

Avec sa voix puissante et son regard inspiré, Elena Maria Kyriakou aura pour mission d’émouvoir l’Europe en direct avec One Last Breath, une ballade romantique chantée en anglais qui dévoile les passions d’un amour brisé. Entre les lignes, un message politique à l’attention du reste de l’Europe: "Ne nous quittez pas".

Les autres couplets de la chanson sont eux aussi à double sens: "De la douleur, de l’amour faux et des mensonges enivrés / Je me bats contre mes larmes et mes craintes / Mais elles subsistent au fond de moi", affirme l'interprète, de naissance chypriote.

Quand 90% des Grecs regardaient la finale de l’Eurovision

Contrairement à la France où l’Eurovision est un boulet traîné par la télévision publique (13,9% de part d'audience en France en 2013; 13,3% en 2014) la Grèce suit avec attention le concours. La demi-finale, retransmise mardi dernier, a déjà attiré près d’un Grec sur quatre devant son écran de télévision. D’autant qu’Elena Maria Kyriakou est déjà très connue dans le pays, puisqu’elle est la gagnante de la première saison de The Voice of Greece, version locale de l’émission de télévision.

Il est toutefois moins populaire qu’il y a une dizaine d’années, lorsque la Grèce raflait toutes les compétitions européennes: l’Euro de football de 2004, puis l’Eurovision en 2005 avec Helena Paparizou. Le programme avait alors réalisé une part d’audience de 90%. D’après les bookmakers, il faudrait un miracle pour qu’Elena Maria Kyriakou réalise la même performance que son aînée. Cette année, le favori est suédois et s’appelle Måns Zelmerlöw.

La bourde de la candidate grecque

Même si son discours de candidate nationale est bien rôdé, Elena Maria Kyriakou a commis une petite bourde lors d’une interview à la chaîne STAR. "J’espère être bien classée. Je sais que le gouvernement ne veut pas que je gagne, parce qu’il ne pourra pas organiser la compétition l’année prochaine", avait-elle répondu... avant de se reprendre. "Non mais… je pense que les Grecs sont plein de volontés et parviendront à accueillir la compétition si on gagne."

Grand-messe qui alterne entre le karaoké délirant et le jeu de foire diplomatique, l’Eurovision est souvent le théâtre de messages politiques plus ou moins cachés. Ces dernières années, les candidats russes ont été malmenés par le public de l’Eurovision. En cause, l’annexion de la Crimée en mars 2014, mais aussi la politique répressive du régime envers les personnes homo, bi et transsexuelles. Lors de la demi-finale de cette semaine, le public a brandi des centaines de drapeaux arc-en-ciel lors de la performance russe. Les organisateurs de l’Eurovision ont même inauguré un système anti-huées, spécifiquement pour la candidate russe, Polina Gagarina.

Article publié sur le site Newsgreek.fr, le projet des étudiants en journalisme du Celsa à Athènes, en partenariat avec BFMTV.com.

Jules Darmanin, à Athènes