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Eurovision Junior: pourquoi la notoriété du concours a explosé ces dernières années

Enzo, le candidat français à l'Eurovision Junior 2021

Enzo, le candidat français à l'Eurovision Junior 2021 - Capture d'écran YouTube - Enzo

Après avoir boudé le concours pendant près de 15 ans, la France a renoué avec l'Eurovision Junior en 2018 et n'a cessé d'y briller depuis.

Grand sourire, bouclettes brunes et timbre de voix juvénile: ce dimanche, c'est le jeune Enzo qui représentera la France à l'Eurovision junior avec sa chanson Tic Tac. L'adolescent de 13 ans défendra l'Hexagone à domicile, à la Seine musicale de Boulogne-Billancourt, où se déroule cette édition 2021. Il se mesurera à 18 autres candidats, venus des quatre coins du Vieux Continent.

C'est la première fois que la France accueille cette version jeunesse du concours européen de la chanson. Un symptôme de la popularité nouvelle de cette compétition, boudée par l'Hexagone depuis une petite vingtaine d'années.

Un concours vieux de 18 ans

Les organisateurs de L'Eurovision ont décliné leur concours dans une version jeunesse pour la première fois en 2003, en s'inspirant d'un télé-crochet pour enfants organisé dans les pays scandinaves. Cette première édition de l'Eurovision Junior a eu lieu à Copenhague et a réuni 16 pays (contre 26 pour la version adulte la même année). Le programme a été remporté par le croate Dino Jelušić, avec son titre Ti si moja prva ljubav.

La France n'a pas participé à cette première édition de l'Eurovision Junior mais elle a rejoint le concours dès l'année suivante. Le cru 2004 se déroule à Lillehammer, en Norvège, et le drapeau tricolore est représenté par le jeune Thomas Pontier et son titre Si On Voulait Bien. Il décroche la sixième place sur 18 participants, mais ce joli score ne suffit pas à sceller les destins de l'Hexagone et de l'Eurovision Junior: la France se retire du concours dès l'année suivante et ne s'y intéressera à nouveau qu'en 2018.

C'est sans doute la raison pour laquelle cette déclinaison jeunesse de l'Eurovision était si méconnue dans nos contrées jusqu'à il y a quelques années: les délégations françaises s'en sont totalement désolidarisées pendant 14 ans.

Premiers retours, premiers buzz

Le retour de la France à L'Eurovision Junior n'est probablement pas anodin: il correspond à la période où France Télévisions a lancé une grande opération dépoussiérage de l'Eurovision, qui souffrait depuis des années d'une image vieillotte. Un soin nouveau a été apporté à la sélection des candidats français, désignés par un télé-crochet dédié. De quoi légitimer un retour à l'Eurovision Junior. Et depuis, la France n'a cessé d'y briller.

La jeune Angélina (12 ans), gagnante de The Voice Kids saison 4, est choisie pour représenter l'Hexagone en 2018. Avec Jamais sans toi, une ode à sa meilleure amie, elle se classe deuxième - une place à laquelle la France n'ose même pas rêver pour la version adulte à l'époque.

L'année suivante, Carla décroche la cinquième place avec Bim Bam Toi. Si elle n'arrive pas à égaler Angélina, Carla fait un buzz inattendu sur TikTok, où son refrain obsédant est repris dans un nombre incalculable de vidéos. La consécration arrive l'année suivante avec Valentina et son titre J'imagine. En novembre dernier, la petite fille de 11 ans remporte le concours, trois ans seulement après le retour de la France dans la compétition.

Le défi est donc important pour Enzo. D'autant que les votes se divisent en deux parties: 50% sont attribués par les jurys de chacun des pays participants, et l'autre moitié vient d'un vote en ligne. Le public peut voter sur le site officiel de l'Eurovision Junior depuis vendredi: les votes seront fermés juste avant la compétition et rouvriront, le temps de 15 minutes, une fois que tous les candidats seront passés.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV