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Controverse sur la publication des chiffres de vente de Vald: le président du Snep s'explique

Le rappeur Vald en concert lors du festival des Vieilles Charrues en 2019.

Le rappeur Vald en concert lors du festival des Vieilles Charrues en 2019. - Loic Venance - AFP

Les chiffres de vente de Vald ont été publiés en retard vendredi par le Snep. Bertrand Burgalat, président du syndicat, assure au "Parisien" que ce délai n'était pas dû aux "pressions" des majors, contrairement aux accusations du rappeur.

Une brève querelle a opposé le Syndicat national de l’édition phonographique et Vald, vendredi après-midi. Le Snep a tardé à publier les chiffres hebdomadaires de vente de disques, s'attirant les foudres du rappeur. Ce dernier, qui attendait les résultats de son album V sorti la semaine précédente, les a copieusement insultés en les accusant de subir les pressions d'Universal Music (Vald édite ses albums sur son propre label, Echelon Records). Dans une interview au Parisien, le président du Snep Bertrand Burgalat explique les raisons de ce retard.

"Le Snep a édité des règles bien précises de comptage qui doivent être appliquées à tout le monde de la même façon", assure-t-il. "Ces règles, elles n’évoluent pas pour avantager l’un ou l’autre."

Alors, comment expliquer ce délai? Généralement disponibles dès le début d'après-midi chaque vendredi, les chiffres ne sont sortis qu'à 19h47 - et Vald était effectivement premier, avec 74.093 exemplaires écoulés (en comptant les chiffres de téléchargement et du streaming).

Un défaut de comptage

"Qu’ils b*isent leurs grosses daronnes", s'était agacé le rappeur, demandant à ce que ces "fdp daignent faire leur travail". Il avait même lancé le hashtag "Libérez les chiffres du V". Mais selon Bertrand Burgalat, c'est un simple défaut dans le comptage qui a donné lieu à ce retard:

"Évidemment, nous n’avons rien contre Vald", assure-t-il dans les colonnes du quotidien. "Au cours de la semaine, nous avons été prévenus que le comptage, par la société qui gère le e-commerce de son album, n’avait pas respecté les règles. Une bonne partie des ventes physiques étaient réalisées dans un box réunissant 5 versions CD du même album, et il a été demandé de faire un comptage manuel de chaque disque, ce qui est contraire à nos règles. Nous avons donc eu des doutes légitimes sur ces chiffres. Si nous n’avions pas eu ces doutes, c’est la légitimité même de notre travail qui serait en jeu."

"On traite de la même façon toutes les structures"

Finalement, les chiffres ont été publiés malgré tout: "Nous avons étudié la situation et, dans tous les cas, Vald restait numéro 1 du Top, et le Top 10 était inchangé, le Snep a donc décidé de publier le classement", explique-t-il. Bertrand Burgalat se défend de tout réseau d'influence au sein du Snep:

"On fait un travail de dingue. Et l’on traite de la même façon toutes les structures. Je rappelle, à titre personnel, que je suis à la tête d’un label totalement indépendant (Tricatel), je ne travaille avec aucune major, ma présidence au Snep est bénévole, on fait très attention à aller plus loin que l’intérêt immédiat des uns ou des autres, on ne change pas les règles en fonction du bénéficiaire."

Il ajoute néanmoins que les règles de comptage vont être repensées pour "plus de fluidité", afin d'éviter ce genre de retard, et pour empêcher les "détournements de règles".

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV