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Chico Bouchikhi, ancien Gipsy King, raconte l'erreur du Mossad qui a mené au meurtre de son frère

Chico Bouchikhi dans le clip de "C'est énorme", en collaboration avec Saïd

Chico Bouchikhi dans le clip de "C'est énorme", en collaboration avec Saïd - Capture d'écran YouTube - Chico and The Gypsies

Le musicien revient sur ce drame de 1973, lorsque son frère Ahmed a été pris par erreur pour un terroriste palestinien.

Chico Bouchikhi, ancien membre des Gipsy Kings, revient ce mardi dans les colonnes du Parisien sur un drame familial: le meurtre de son frère Ahmed en 1973, pris par erreur pour cible par le Mossad.

"On a été touchés dans notre chair, mes parents en sont morts de chagrin", confie le musicien de 68 ans, qui en avait 18 au moment des faits.

Le quotidien résume l'affaire: cet été-là, les services de renseignement israéliens sont à la recherche d'Ali Hassan Salameh, du groupe terroriste palestinien Septembre noir qui a tué 11 athlètes israéliens aux JO de Munich en 1972. Ils pensent l'avoir retrouvé en Norvège, dans la ville de Lillehammer. Mais c'est Ahmed Bouchikhi, aîné d'une fratrie de sept, qu'ils tuent devant son épouse norvégienne.

"Il a été tué à 30 ans, sous ses yeux, en rentrant du cinéma. Elle était enceinte", raconte Chico Bouchikhi.

Engagé pour la paix

"J’ai pardonné", assure-t-il. "J’ai été élevé dans l’amour, la bienveillance. J’ai préféré parler musique. Il y a un temps pour tout. Qui aurait compris que mon frère avait été victime d’une erreur du Mossad? Quel retentissement cela aurait pu avoir sur le groupe?".

Ce pardon est confirmé en 1994, lorsqu'il chante en Norvège pour le premier anniversaire des accords d'Oslo, devant le président palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin. "J’avais des frissons. C’était un moment inoubliable", se souvient-il auprès du quotidien.

Il devient par la suite envoyé spécial de l'Unesco et s'engage en faveur de la paix dans le conflit israélo-palestinien. François Hollande lui a décerné la Légion d'honneur en 2016:

"Chico a été très marqué par l'assassinat de son frère, c'est pourquoi il a voulu se mobiliser pour la paix au Proche-Orient" avait-il confié à "Libération" en 2019. "Je l'ai décoré pour cet engagement, mais aussi pour sa musique de joie."

Après son départ des Gipsy Kings en 1991, Chico Bouchikhi a fondé son propre groupe, Chico and the Gypsies, toujours en activité. Il organise des dîners-spectacles dans son domaine d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône, comme le rapporte Le Parisien.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV