BFMTV
Musique

Aya Nakamura dévoile "Aya", deux ans après le triomphe de son précédent album: "Il y a de l'anxiété"

La chanteuse revient ce vendredi avec Aya, son troisième album. Elle parle à BFMTV de ce nouveau projet et du succès fulgurant qu'elle a connu ces deux dernières années.

Aya Nakamura est de retour. La chanteuse de 25 ans dévoile ce vendredi Aya, son troisième album, deux ans après le succès phénoménal de l'opus Nakamura. L'interprète de Djadja revient, plus star que jamais, mais doit composer avec une nouvelle angoisse: celle d'être à la hauteur de ce précédent album, certifié disque de diamant.

"Il y a de l’anxiété", confie-t-elle à BFMTV. "Parce que je me suis dit: 'Je vais faire un autre album, le précédent a eu un succès fou, comment je vais faire…' Mais c'est avant tout un kiff. On n’est pas là pour les streams ou pour les chiffres (...) Quand je termine un morceau c’est avant tout pour moi-même et pour kiffer avec mes proches."

"Je me suis dit: 'Il faut quand même une suite. Maintenant ou plus tard, tu vas devoir la faire. Et moi, j’avais envie de le faire maintenant", analyse-t-elle. Et d'ajouter, philosophe: "Je n’aurai jamais un nouveau Djadja. Je ne pense jamais à faire des sons similaires et lancer la même recette."

Montrer "la Aya de tous les jours"

Porté par les singles Jolie Nana et Doudou, Aya est un album qui montre "un peu plus le côté sensible" de son interprète. Pour annoncer la date de sortie, Aya Nakamura avait d'ailleurs choisi de publier une vidéo dans laquelle on la voyait avec sa fille sur une aire de jeu ou en famille autour d'un repas. Une première pour la chanteuse, toujours très secrète sur sa vie personnelle:

"J’ai voulu montrer la Aya de tous les jours, en famille, plus maman que chanteuse. Je voulais montrer cette partie de ma vie" explique l'artiste. "C’est la même personne, je n’ai pas envie de faire de division, je ne suis pas différente."

Sa fille, justement, elle préfère la tenir loin des projecteurs. Son visage n'apparaît jamais dans la vidéo: "Elle a quatre ans", rappelle-t-elle. "Je la protège beaucoup de tout ça. Elle ne me voit pas forcément à la télé, on ne lui fait pas forcément comprendre que maman est chanteuse. Elle vit comme toutes les petites filles."

Star internationale

Le chemin parcouru depuis Nakamura est énorme. Les tubes Djadja, mais aussi Pookie ou Copines ont porté la notoriété d'Aya Nakamura au-delà des frontières de l'Hexagone, faisant d'elle l'artiste française la plus écoutée dans le monde sur Spotify. Sa musique s'exporte en Europe et même outre-Atlantique (elle devait se produire lors de l'édition 2020 du festival californien Coachella, annulée à cause du coronavirus). La chanteuse est plébiscitée par le New York Times, Rihanna et Madonna.

"Ça pousse à la détermination et à se dire que ce qu’on fait c’est cool, et qu’il y a même des stars qu’on écoutait plus jeunes qui dansent sur nos propres morceaux. Je suis super fière aujourd’hui."

De fait, sur les trois collaborations que comporte cet album, deux ont été réalisées avec des artistes internationaux: Stormzy et Ms Banks. Malgré cette célébrité grandissante, elle se réjouit d'être restée fidèle à elle-même dans ce nouveau disque, un credo qu'elle suit depuis le début de sa carrière:

"Dire que je me livre plus ce serait mentir, car j'ai toujours fait ça. Je pense que j’ai toujours été moi-même et je fais en fonction de mon humeur, c’est tout". Comme dans son précédent opus, elle y aborde l'amour, les hommes, mais aussi la sexualité, de manière décomplexée: "Je vois ça comme un sujet comme un autre. Je n’ai pas de tabous. Au contraire, c’est bien d'avoir le point de vue d’une femme sur les rapports sexuels."

Ces thèmes lui ont permis de se forger une image de femme forte: "J'ai du caractère", confirme en riant celle qui affirme son indépendance et ses désirs à longueur de chansons. Je pense que j’ai des faiblesses aussi, mais je sais ce que je veux.""

L'album du reconfinement

Elle savait, aussi, qu'elle voulait sortir son album coûte que coûte, à l'heure où de nombreux artistes repoussent les leurs à cause du deuxième confinement. Aya sort à la date prévue, malgré la fermeture des disquaires et des rayons culturels des grandes surfaces:

"Ce qui est un peu relou c’est au niveau (des ventes) physique(s). Il va y avoir un problème de ce côté-là. Mais je me dis qu'une musique, soit elle est bonne soit elle ne l’est pas. Aujourd’hui on a plein de plateformes, plein d’autres manières d’écouter de la musique. Les gens ont besoin de se divertir, de se détendre, et moi je ne vois pas ce que ça changerait de repousser l’album."

La tournée, un projet en pause

Elle fait aussi partie des nombreux artistes signataires de la pétition du Snep réclamant la réouverture des magasins culturels et des rayons dédiés des grandes surfaces, fermés car considérés non-essentiels par le gouvernement: "Pour moi c’est essentiel, c’est du divertissement: les livres, les CD, la musique, ça peut aider quelqu'un à se détendre, le rendre joyeux, changer son humeur."

Reste un paramètre de ce reconfinement auquel Aya Nakamura ne pourra pas échapper: l'impossibilité de se produire sur scène pour défendre son nouveau disque. "Je suis bloquée", regrette-t-elle. "C’est dommage, mais je pense qu’on va attendre jusqu’à ce que ce soit possible. J’ai vu plein d’artistes repousser leur tournée et au final annuler, c’est quand même triste (...) Ce sont des moments marquants qu’on a envie d’avoir, les chants en chœur, on voit les yeux qui pétillent... Je l’ai vécu, je sais ce que c’est. Et quand on sort un album et qu’on ne le fait pas, c’est frustrant."

Philippe Dufreigne, avec Benjamin Pierret