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Musique

"Amen, Brother", le morceau le plus samplé de l'histoire

Les Winstons, groupe auteur du morceau "Amen, Brother", dont le solo de batterie a été samplé plus de 1.500 fois.

Les Winstons, groupe auteur du morceau "Amen, Brother", dont le solo de batterie a été samplé plus de 1.500 fois. - Wikimedia Commons

Un obscur morceau de funk, sorti en 1969, est devenu le morceau le plus samplé de l'histoire de la musique, son solo de batterie inspirant une foule d'artistes.

Une mélodie, un rythme: en musique, tout se réutilise, se recycle, se sample... Avec plus ou moins de bonheur. Pharrell Williams et Robin Thicke ont ainsi été condamnés pour plagiat d'un morceau de Marvin Gaye. Mika a reconnu s'être largement inspiré de Sarà Perché Ti Amo et Only Want to be with you, pour son dernier titre Talk about you, après un début de polémique.

Samplé plus de 1.500 fois

A l'inverse, personne ne se souvient de The Winstons et encore moins d'un morceau, sur une face B, intitulé Amen, Brother. Et pourtant, évoque la BBC, qui se penche sur l'histoire de ce morceau sorti en 1969, son solo de batterie est le plus repris au monde: il a été samplé plus 1.500 fois. 

Parmi les reprises les plus connues, la BBC recense Firestarter de The Prodigy en 1996, Little Wonder, de David Bowie en 1997, King of the Beats de Mantronix en 2003, D'You know What I mean, d'Oasis, en 1997, You know I'm no good , d'Amy Winehouse en 2006. On peut en retrouver la liste complète, 1.529 chansons, sur le site Who Sampled. Cette boucle qui a donc influencé de grands artistes et leur a inspiré de tubes n'a pas rapporté un sou aux Winstons.

"Je me suis senti plagié, arnaqué et comme violé", explique Richard L. Spencer, chanteur des Winstons. Il évoque aussi la naissance du morceau, à Atlanta, enregistré un peu à la va-vite, pour remplir une face B. "Le groupe ne voulait pas vraiment répéter la chanson", se rappelle Spencer.

"En 20 minutes environ, on avait une chanson jouable"

"Nous n'étions pas là pour faire original, nous étions un groupe de bar. les gars étaient un peu irritables, ils voulaient du temps pour se détendre, alors j'ai un peu hâté le mouvement". A la moitié du morceau, les instruments se sont tus, alors que le batteur GC Coleman continuait à jouer tout seul pendant quatre mesures. "En 20 minutes environ, on avait une chanson jouable", conclut Spencer. Quant à la paternité du solo de batterie, elle n'est pas clairement établie. Spencer dit que c'est lui, mais l'autre membre survivant du groupe, Phil Tolotta n'est pas d'accord. Il assure que c'est l'oeuvre du battteur GC Coleman, qui n'est plus là pour témoigner.

M. R.