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Mode

De Brando à Bardot, Jean Paul Gaultier fait son cinéma à la Cinémathèque

La Cinémathèque de Paris accueille l'exposition CinéMode par Jean Paul du 6 octobre au 16 janvier 2022. Une manière pour le couturier de raconter son histoire du cinéma.

L'histoire du cinéma, vue à travers les yeux de Jean Paul Gaultier. La Cinémathèque accueille l'exposition CinéMode par Jean Paul, de ce 6 octobre au 16 janvier 2022. Une présentation qui permet de mettre en lumière les costumes de films qui ont marqué la mode.

Grand cinéphile et créateur de costumes pour des films de Pedro Almodovar (Kika) ou pour Le Cinquième élément de Luc Besson, le couturier y raconte "une histoire du cinéma", de Marlene Dietrich à James Bond, en passant par Superman. Une évidence pour Jean Paul Gaultier, à qui le cinéma a donné envie de faire son métier: pour lui, tout a commencé avec le film Falbalas de Jacques Becker (1945), qu'il découvre à 13 ans et lui fait découvrir sa passion pour la couture.

"J'ai la chance d'avoir fait mon rêve d'enfant, et de continuer à le faire. Je m'amuse, en travaillant beaucoup, mais en m'amusant donc c'est merveilleux", confie-t-il au micro de BFMTV. "Le mélange mode-cinéma est parfait et j'en suis ravi, parce que c'est en voyant un film que j'ai décidé de faire de la mode".

"L'évolution de la femme et de l'homme"

Au programme de l'expo, des costumes de Jean Paul Gaultier et d'autres créateurs, qu'il a sélectionnés lui-même pour raconter sa propre histoire du cinéma mais aussi l'évolution de la femme et de l'homme à travers leurs costumes. Une centaine de pièces y sont remises dans leur contexte avec des extraits des films, une photo ou une affiche.

"Ce que je voulais montrer là, c'était surtout l'évolution de la femme dans la mode", raconte le couturier. "La femme qui prend du pouvoir, de plus en plus, par ses vêtements et dans son attitude, mais aussi dans les films: on le voit avec Titane qui a eu la Palme à Cannes. Et à côté, l'homme devient de plus en plus féminin, voire un homme-objet, alors qu'avant, c'était la femme qui était considérée comme un objet".

Pour le couturier, Marlon Brando a été le premier "homme-objet". Sa tenue culte dans L'Equipée Sauvage, avec le Perfecto en cuir comme pièce centrale, est d'ailleurs exposée.

Un défilé de costumes

Dans ce défilé de tenues se trouvent également des robes de Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Catherine Deneuve ou encore Twiggy, mais aussi le vestiaire masculin de Marlène Dietrich, première actrice à porter un smoking dans Morocco (sorti en France en 1931). Est aussi mise en avant la robe de mariée vichy de Brigitte Bardot, actrice phare pour Jean Paul Gaultier.

"Dans Et dieu créa la femme, on voit Brigitte Bardot qui entre comme en transe, danse avec le cheveu décoiffé et ébouriffé, comme une 'sauvageonne', pieds nus, libre", rappelle-t-il. "Elle montre la liberté et en parallèle à la même époque, une Marilyn Monroe très hollywoodienne, était l'incarnation de la femme-objet".

Durant cette exposition riche en souvenirs pour les cinéphiles, les visiteurs pourront également admirer certains costumes de films créés par le couturier lui-même, dont ceux, époustouflants, du Cinquième élement.

Lorène de Susbielle, avec Nawal Bonnefoy