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Corinne Masiero, Guillaume Meurice... La "contre-tribune" critiquant les soutiens de Depardieu récolte 2.500 signatures

Des milliers d'artistes ont signé un texte, vendredi 29 décembre, en réponse à la tribune des soutiens de Gérard Depardieu.

Quasiment une semaine après la publication d'une tribune en soutien à l'acteur Gérard Depardieu, très critiqué après la diffusion d'images où il multiplie les propos misogynes et insultants envers des femmes, plus de 2.500 artistes ont signé une "contre-tribune", ont indiqué ses initiateurs, ce samedi 30 décembre.

Angèle, Louane, Médine, la comédienne Corinne Masiero ou encore l'humoriste Guillaume Meurice ont paraphé ce texte appelant à briser "la loi du silence" et "l'écho de l'impunité", selon le collectif Cerveaux non disponibles, qui l'a lancé vendredi.

Des "crachats à la figure des victimes"

Ce texte répond à une tribune du camp pro-Depardieu appelant à "ne pas effacer" l'ex-icône du cinéma français, parue le jour de Noël dans le Figaro, ainsi qu'aux propos d'Emmanuel Macron, qui a dénoncé le 20 décembre une "chasse à l'homme" contre l'acteur de 75 ans, mis en examen pour viols depuis 2020 à la suite d'une plainte d'une comédienne d'une vingtaine d'années, Charlotte Arnould.

"Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles", estiment les signataires de la "contre-tribune".

"C'est l'illustration sinistre et parfaite du monde d'avant qui refuse que les choses changent", appuient-ils.

Tombé de son piédestal après la diffusion, début décembre dans l'émission Complément d'enquête, d'images où il multiplie les propos misogynes, Gérard Depardieu, visé au total par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu'il réfute, divise le monde du cinéma et au-delà.

Marche arrière de certains signataires

Le malaise est amplifié par le fait que plusieurs des quelque 60 personnalités qui avaient signé la tribune de soutien ont depuis pris leurs distances, dont Carole Bouquet, Nadine Trintignant et Gérard Darmon.

Car un comédien quasi inconnu, Yannis Ezziadi, éditorialiste au magazine ultraconservateur Causeur et proche de Julie Depardieu, la fille de l'acteur, en est à l'initiative. Il a été décrit dans une enquête du Monde comme "proche des sphères identitaires et réactionnaires".

Samedi, l'acteur Charles Berling a dit à son tour sur Instagram ne finalement pas souscrire "à l'ensemble de cette tribune" et combattre "au quotidien les idées d'extrême droite portées par son auteur".

"Je regrette d'être associée à l'initiateur de cette tribune dont j'ignorais l'engagement politique", a aussi écrit la réalisatrice Josée Dayan dans un communiqué, tout en précisant ne pas retirer sa signature, car elle "reste attachée à la présomption d'innocence".

MA avec AFP