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VIDEO - "Samba" , le nouvel "Intouchables"?

Tahar Rahim et Omar Sy dans "Samba".

Tahar Rahim et Omar Sy dans "Samba". - © David Koskas - Quad - Gaumont

Les rois du box office français, Eric Toledano et Olivier Nakache, sont attendus au tournant. Rééditeront-ils, avec leur film "Samba", l'exploit d''Intouchables"?

Malgré leurs craintes, ils n'échapperont pas à la comparaison: Olivier Nakache et Eric Toledano, réalisateurs du phénomène "Intouchables", reviennent en salles mercredi, avec un film entre comédie et drame, l'histoire d'un sans-papiers, Samba, campé par leur acteur fétiche Omar Sy.

Après des mois de promotion à ne pas "bouder son plaisir" et plus de 51 millions d'entrées en France et à l'étranger pour le duo Omar Sy/François Cluzet, les cinéastes se sont remis à l'écriture grâce au roman de Delphine Coulin, Samba pour la France, qui a agi comme un déclic.

"Un vrai rôle de composition"

Avant Intouchables, le duo avait déjà en tête un scénario sur ces gens "qui quittent leur pays pour des raisons économiques", expliquaient-ils début septembre au Festival de Toronto, au Canada.

Pour ne pas être paralysés après un succès hors norme, ils se sont dit: "Que se serait-il passé si rien n'était arrivé? On aurait rappelé Omar!"

Samba est sénégalais et vit en France depuis 10 ans. Il fait la plonge dans un restaurant et rêve de régulariser sa situation. Un jour, il croise la route d'Alice, cadre supérieure en plein burn-out qui se reconstruit par le bénévolat dans une association.

Eric Nakache et Olivier Toledano, qui avaient "envie de mettre une caméra dans des endroits où on en met rarement une", ont visité des centres de rétention, suivi des associations et rencontré des demandeurs d'asile. Pas question pour autant de faire un film à charge. "C'est une observation empirique d'un état de fait", assurent-ils.

Pour autant, avec ce duo de réalisateurs, auteur précédemment de Nos jours heureux ou Tellement proches, la légèreté n'est jamais très loin. Ils offrent en tout cas à Omar Sy "un vrai rôle de composition", disent-ils. 

"Cet accent était la clé"

L'acteur, né d'un père sénégalais et d'une mère mauritanienne, parle dans le film avec un accent africain. "Cet accent était la clé pour réussir ce personnage, pour lui donner sa crédibilité, sa vérité. Il pouvait aussi lui être fatal", relève Omar Sy. L'acteur connaît cet accent pour l'avoir beaucoup entendu autour de lui: "Je l'ai parfois utilisé pour faire marrer les autres, mais cette fois-ci, il s'agissait d'être sérieux et de tenir sur la distance".

Fini aussi le rôle de loubard de banlieue et sa tchache. Samba, qui n'est pas exempt de défauts, est "tout en sensibilité et en timidité", assure Eric Toledano. "Sa timidité était plutôt communicative", se souvient Charlotte Gainsbourg pour BFMTV, "mais on s'en est servi, parce que c'était utile".

Pub Coca Cola

Quant à Tahar Rahim, qui campe un Algérien qui se fait passer pour un Brésilien, sa parodie de pub pour un célèbre soda américain risque de ne pas passer inaperçue. "Ma première envie c'était de m'essayer à la comédie. Avec Nakache et Toledano, je ne pouvais pas rêver mieux", raconte l'acteur qui a aimé "la façon dont ce sujet sensible - les sans-papiers - était traité, de faire un film rempli d'humanité, d'humour et d'amour".

Abonné jusqu'ici aux rôles sombres, de Un prophète à The Cut en passant par Le passé, l'acteur veut prouver à l'écran qu'il est "comme dans la vie, quelqu'un qui aime rire et danser". "Samba", déjà vendu dans de nombreux pays, y compris aux Etats-Unis, sortira sur 700 écrans contre un peu plus de 500 pour Intouchables, selon son distributeur Gaumont.

M. R. avec AFP et Jean-Marie Marchaut