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VIDEO - "La French": le "rêve d'acteur" de Jean Dujardin

Jean Dujardin et Gilles Lellouche, à l'avant-première de "La French", à Marseille, le 22 novembre.

Jean Dujardin et Gilles Lellouche, à l'avant-première de "La French", à Marseille, le 22 novembre. - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Jean Dujardin revient sur les écrans français avec un rôle intense. Celui de Pierre Michel, juge d'instruction assassiné en 1981 à Marseille. La French, de Cédric Gimenez sort dans les salles mercredi.

Un Oscar, un rôle dans le dernier Scorsese, un autre dans le film de George Clooney... on croyait Jean Dujardin envolé vers d'autres horizons, perdu pour la France. L'acteur assure qu'il n'en est rien et revient dans La French, de Cédric Jimenez, en salles mercredi. Il y incarne le juge Pierre Michel, assassiné en 1981 par la mafia marseillaise. BFMTV l'a rencontré à Marseille.

> Le juge Michel

Jean Dujardin a visiblement pris beaucoup de plaisir à enfiler le costume du juge Michel. "C'est un rêve d'acteur, de jouer un homme. C'est notre premier film d'hommes, c'est ce qu'on s'amuse à dire avec Gilles".

Un rôle dense, à mille lieux des personnages qu'il a pu camper outre-Atlantique. "C'est un incorruptible, un homme évidemment très intègre, très courageux, comme il en existe peu".

"Ce qu'il faut ce n'est pas jouer la fonction, c'est jouer un homme, ajoute-t-il. Un humain avec des défauts, une vie de famille, avec des doutes, avec des tourments, avec un engagement fort. On attend que ce soit aussi plein que ça, un rôle".

La French oppose le juge Michel, au roi de la pègre marseillaise de l'époque, Gaëtan Zampa, dit "Tany", incarné par Gilles Lellouche.

> Le cinéma français

Jean Dujardin reste un acteur français, fier du cinéma français à l''"audace" et à la "liberté" enviables. Le cinéma américain, il y a "juste mis un pied". Mais "quand on veut absolument travailler aux Etats-Unis, du moins à Los Angeles, faire partie de ce cinéma-là, il y a du lobbying forcément, et il faut aller se vendre. Il faut aller serrer des mains, rencontrer des metteurs en scène, des producteurs. Et ça, je n'ai jamais su le faire, ça ne m'intéresse pas".

"J'ai fait de temps en temps de petites infidélités à la France, lâche-t-il. Quand tu as des opportunités de tourner trois jours avec Scorsese ou George Clooney, c'est sûr que ça ne se refuse pas. C'est sûr que c'est une belle expérience. Je le vis comme une expérience, mais absolument pas comme un plan de carrière". "J'ai toujours dit que j'étais un acteur français, parce que j'aime jouer dans ma langue tout simplement (...) Je suis bien, moi ici. Je me sens bien". 

> L'Oscar

Pour Jean Dujardin, l'Oscar obtenu en 2012 pour son rôle dans The Artist de Michel Hazanavicius, est "un très joli passeport" aux Etats-Unis mais "qu'on traîne un peu comme un caillou dans la grolle" en France . "Ce serait vraiment me faire un procès d'intention d'imaginer que j'ai changé à cause de ça. Ca voudrait dire vraiment que je suis totalement stupide, que je sois devenu très vaniteux (...) Les doutes sont encore là, et encore plus quand on a un truc comme ça", souligne-t-il.

> Brice de Nice et OSS 117

Jean Dujardin confie son envie de revenir à la comédie et notamment de reprendre deux de ses personnages emblématiques: Brice de Nice et Hubert Bonisseur de la Bath (OSS 117). Je croise même des mecs qui me disent 'comment est votre blanquette?', 'elle est bonne', je m'amuse à faire du OSS dans la rue. Il y a une grande envie de faire un troisième (...) Je suis partant, évidemment".

Sur son envie de reprendre le rôle de Brice de Nice, il explique: "je suis curieux de me voir 10 ans après le premier, de faire Brice 3, parce qu'évidemment je casse le 2. (...) Il est à la fois flamboyant et complètement con, c'est un personnage que j'aime bien faire".

Magali Rangin avec Jean-Marie Marchaut