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Cinéma

"Une histoire qui me dépasse": Palme d'or pour " Titane" à Cannes, Julia Ducournau livre son émotion

La réalisatrice et ses acteurs ont partagé leur ressenti quelques heures après la cérémonie de clôture, qui a remis sa récompense suprême à ce film transgressif.

En décernant la Palme d'or à Titane samedi soir, le jury du 74e Festival de Cannes a fait le choix de la transgression. La grand-messe du cinéma mondial a distingué un film de genre violent, à mi-chemin entre Cronenberg et Tarantino. La réalisatrice Julia Ducournau, qui signe ici son deuxième long-métrage, était sans doute la première surprise, comme elle l'a confié à BFMTV quelques heures après la cérémonie:

"Un film de genre Palme d'or, je crois qu'on ne l'a jamais vu", déclare-t-elle. "Je pense qu'il y a vraiment un désir de s'ouvrir sur d'autres cinémas, et peut-être aussi sur une vision queer du monde, qui irait brouiller les contours des genres. Ça me tient à coeur et je suis ravie qu'ils l'aient remercié."

Avec cette victoire, la cinéaste de 37 ans (benjamine de la sélection officielle) marque l'histoire du cinéma en devenant la deuxième femme à recevoir la Palme d'or cannoise, 28 ans après Jane Campion pour La Leçon de piano: "J'ai beaucoup pensé à Jane Campion quand je l'ai reçue, je me suis demandé ce qu'elle avait dû ressentir à ce moment-là, encore plus parce que c'était la première. J'avais cette impression d'être liée à une histoire qui me dépasse, et je pense que je vais mettre très longtemps avant de réaliser."

L'"admiration" de Vincent Lindon

C'est entourée de ses deux acteurs principaux, Agathe Rousselle et Vincent Lindon, que Julia Ducournau a récupéré son prix. Quelques heures après cette récompense, le comédien faisait part de la même "émotion" que sa réalisatrice, mais aussi de son "admiration":

"Agathe Rousselle et moi avons juste essayé de faire le mieux possible ce qui était écrit admirablement bien. C'était un scénario inrefusable, un film inrefusable. Quand je repense à tout le tournage, toutes les anecdotes, toute la fatigue et que je vois comment (Julia Ducournau) a mené ça d'une main de titan, de maître... Je ne vais pas m'en remettre pendant très longtemps (...) c'est ma reine."

Enfin, Agathe Rousselle, héroïne meurtrière de Titane, loue quant à elle l'"ambition" et le "talent" de la réalisatrice, qui avait déjà choqué Cannes en 2016 avec son premier film Grave:

"Nous avons été reconnaissants tout au long du chemin à son endroit, de nous avoir fait confiance et pris avec elle pour soutenir un scénario qui était très barré. C'était un bonheur énorme pour moi de commencer à faire ce métier avec une réalisatrice comme elle, qui sait exactement ce qu'elle veut et qui vous emmène (...) Le double-cadeau, c'était que j'étais avec Vincent une énorme partie du film."
https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV