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Cinéma

Tribune de soutien à Gérard Depardieu: à son tour, Charles Berling prend ses distances

L'acteur de 65 ans revient sur les raisons qui l'ont poussé à signer ce texte controversé et se désolidarise de ses "raccourcis".

Charles Berling clarifie sa position. Après une semaine de polémique autour de la tribune de soutien à Gérard Depardieu, mis en examen pour viols et visé par plusieurs accusations de violences sexuelles, l'acteur de Flo prend ses distances avec ce texte auquel il a apporté sa signature. S'ajoutant ainsi à la liste de signataires ayant exprimé des remords au cours des derniers jours.

"Je ne souscris pas à l'ensemble de cette tribune", précise-t-il dans un message publié ce samedi sur Instagram. "Je regrette le manque de nuance et les raccourcis de ce texte et j'entends l'indignation qu'il suscite."

Publié lundi 25 décembre par le Figaro et signé par 56 artistes, parmi lesquels Carla Bruni, Nathalie Baye ou encore Benoît Poelvoorde, ce texte intitulé N'effacez pas Gérard Depardieu entend apporter son soutien au comédien de 75 ans. Ses talents sont loués, et les accusations de violences sexuelles qui pèsent sur lui depuis des années à peine évoquées.

"Je défends la légitimité de la justice"

"Je l'ai signée car, en tant que citoyen, artiste et responsable culturel, je défends la légitimité de la justice contre les effets de horde et de meute et c'est cette haine collective, rendue possible par l'usage massif des réseaux sociaux, que j'ai voulu dénoncer", explique ce samedi Charles Berling.

"Ma position a visiblement blessé de nombreuses personnes, j'en suis profondément attristé et je m'en excuse", poursuit-il. "Mon engagement contre les violences faites aux femmes est indéfectible et le sera toujours."

"C'est pour lutter contre ces phénomènes de masse et de simplification de la pensée que je crois en la culture et dans ce que je fais chaque jour pour le service public; c'est pour moi la raison d'être de l'art", conclut Charles Berling.

Enchaînement de rétropédalages

"Je combats au quotidien les idées d'extrême droite portées par (l'auteur du texte)", glisse-t-il par ailleurs, évoquant sans le nommer le comédien et auteur Yannis Ezziadi, instigateur de la tribune, "proche des sphères identitaires et réactionnaires", selon un décryptage du Monde.

Avec ce rétropédalage, Charles Berling emboîte le pas à Nadine Trintignant, Yvan Attal, Carole Bouquet et Gérard Darmon, qui ont tous pris leur distance avec le texte. Certains pour regretter ses raccourcis, d'autres simplement pour se désolidariser de son auteur.

Pluie d'accusations

Gérard Depardieu se trouve au cœur d'une polémique politico-médiatique depuis la diffusion mi-décembre d'un Complément d'enquête consacré à son comportement envers les femmes. Ce numéro a remis un coup de projecteur sur les accusations qui s'accumulent contre l'acteur depuis des années.

La comédienne Charlotte Arnould a porté plainte contre Gérard Depardieu pour deux viols en 2018. Cette plainte a entraîné une mise en examen de l'acteur pour viols et agression sexuelle. Depuis, une deuxième plainte pour agression sexuelle a été déposée par la comédienne Hélène Darras puis une troisième, pour viol, par la journaliste et autrice espagnole Ruth Baza. En outre, 13 femmes l'ont accusé de violences sexuelles en avril dernier, dans les colonnes de Mediapart. L'acteur nie tous les faits qui lui sont reprochés.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV