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Cinéma

Sobriété énergétique: les cinémas veulent réduire rapidement leur consommation d'électricité

Une salle de cinéma

Une salle de cinéma - AFP

La Fédération nationale des cinémas français a avancé plusieurs pistes pour réduire les frais énergétiques des salles, par souci écologique et pour éviter des factures trop salées cet hiver.

La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) a dévoilé jeudi des mesures, non chiffrées et non obligatoires, pour tenter de réduire rapidement la consommation énergétique des salles, sans trancher la question brûlante d'une éventuelle réduction du nombre de séances quotidiennes face à la crise.

"Le cinéma est un art de lumière, et donc un gros consommateur d'électricité. L'énergie pour faire tourner une salle dépasse largement les 3% du chiffre d'affaires, et les 10% dans les cinémas les plus anciens", a déclaré le président de la fédération Richard Patry, lors de son congrès annuel à Deauville.

"Les salles doivent contribuer à l'effort national de sobriété écologique, c'est citoyen et c'est aussi une obligation économique face à l'envolée des prix de l'énergie. Après 300 jours de fermeture à cause du Covid, on ne peut pas prendre le risque de subir un délestage d'électricité cet hiver", a-t-il ajouté.

"Doit-on continuer à ouvrir nos salles de cinéma pour deux personnes?"

En pratique, les 6.193 salles de cinéma françaises sont invitées dans une charte à éteindre leurs enseignes en dehors des heures d'ouverture, baisser le chauffage conformément à l'objectif gouvernemental de 19° en intérieur, réduire la clim, éteindre les projecteurs en dehors des séances ou encore adapter les horaires d'ouverture "en fonction des flux de public"... Mais les cinémas devront-ils aller jusqu'à réduire le nombre de séances, notamment les moins fréquentées, pour faire des économies ? Le sujet divise la profession.

"Le problème de l'énergie est absolument majeur, tout ce que nous faisons pour reconquérir le public n'a pas d'intérêt si on doit payer des factures monumentales", a souligné Sophie Dulac, exploitante de plusieurs cinémas parisiens. "Est-ce que nous devons continuer à ouvrir nos salles de cinéma pour une ou deux personnes? Même si j'adore être seule dans une salle de cinéma, sur le plan économique c'est une catastrophe", s'est-elle interrogée.

Vers de nouvelles technologies moins énergivores?

"Si on rentre dans un cercle qui est de dire qu'on ne fait que les séances où on gagne de l'argent, on va continuer à dégrader le nombre de séances", au risque de nuire aux films d'auteur "les plus fragiles", a mis en garde Richard Patry, qualifiant le sujet de "très" délicat.

À plus long terme, les cinémas placent leur espoir dans de nouveaux projecteurs aux lampes laser consommant environ quatre fois moins d'énergie. Un investissement massif pour lequel la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a promis d'aider à "construire un plan de remplacement", sans avancer de montant ni de calendrier précis.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV