BFMTV
Cinéma

"Quelques heures de printemps", le film qui a touché François Hollande

-

- - -

Le chef de l'Etat a tenu à visionner ce film qui revient sur un débat de société : le suicide assisté.

Comme Indigènes en son temps, le film Quelques heures de printemps pourrait bien dépasser son cadre artistique pour influer sur le politique. Il faut dire que ce film, réalisé par Stéphane Brizé, aborde un sujet encore tabou en France: celui du suicide assisté.

A travers l’histoire d’Alain Evrard, 48 ans, obligé de retourner habiter chez sa mère qui souffre d'un cancer, le film décrit une cohabitation forcée, qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée, jusqu'à la décision ultime de la malade de "mourir dans la dignité".

François Hollande concerné

Après avoir confié, le 16 juillet dernier, une mission sur la fin de vie au professeur Sicard, François Hollande a demandé à voir le film. Toute l’équipe a été conviée pour une projection à L’Elysée. "François Hollande n’a pas sorti une seule fois son portable, ni pendant la projection, ni après (…) Le président a parlé une heure et demie avec nous", a déclaré Vincent Lindon, l'un des acteurs du film, dimanche soir sur France 2.

"Dans chaque quinquennat et chaque septennat, il y a une grande idée qui doit émerger. Il y a eu l’IVG avec Valéry Giscard d’Estaing, il y a eu l’abolition de la peine de mort avec le président Mitterrand, je pense que la fin de vie est une grande idée pour le quinquennat de François Hollande", a poursuivi le comédien.

Le film participe au débat sur l'euthanasie

Dans un entretien à l'Express culture, le réalisateur Stéphane Brizé confiait : "J'ai vécu un grand moment personnel en traversant la cour de l'Elysée et en discutant avec le Président. (...) Quand il parle avec vous, il est avec vous. Il prend 2h de son précieux temps à la fin de la projection pour vous poser des questions et échanger. (...) Le fait que mon film, qui n'avait en aucun cas la prétention d'en créer un, participe au débat et devient un objet politique - au sens de la vie de la cité- donne un sens à ce que je fais".

Loin du mélodrame, le réalisateur a su transformer cette histoire de détresse et de mort en un film d'une grande sensibilité, aux dialogues épurés, grâce notamment au jeu tout en retenue d'acteurs au sommet de leur art.

Vidéo : Claire Fleury et Yael Goujon

BFMTV ET AFP