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"On voulait faire quelque chose d'osé": retour gagnant au cinéma pour les Tortues Ninja

Une scène du film "Ninja Turtles - Teenage years"

Une scène du film "Ninja Turtles - Teenage years" - Paramount

La célèbre franchise presque quarantenaire a fait son grand retour cet été avec un nouveau film qui lui apporte un coup de jeune.

Retour gagnant pour les Tortues Ninja. Dans le sillage de Spider-Man, les reptiliens masqués cartonnent dans les salles obscures avec Ninja Turtles: Teenage Years, coup de jeune apporté à la célèbre franchise comme au cinéma d'animation.

En une dizaine de jours, le film a déjà rapporté près de 100 millions de dollars de recettes mondiales (dont 222.491 entrées en France après cinq jours d'exploitation, selon les informations de CBO Box Office).

On y suit toujours Leonardo, Donatello, Michelangelo et Raphael, tortues mutantes recluses dans les égouts de New York avec leur mentor et père adoptif, le rat Splinter, qui leur a appris le ninjutsu pour se défendre des humains.

Soucieux de se faire accepter, rêvant de lycée et de bal de promo, les Tortues Ninja décident de s'attaquer à une mystérieuse organisation criminelle, aidés par leur nouvelle amie, l'adolescente et aspirante journaliste April O'Neil.

Ovationné à Annecy

Séries animées, trilogie de longs-métrages dans les années 1990, jeux vidéos, jouets et autres produits dérivés ont proliféré depuis la sortie en 1984 de la bande-dessinée de Kevin Eastman et Peter Laird.

Cette nouvelle adaptation - la septième sur grand écran après deux films produits par Michael Bay en 2014 et 2016 - est pourtant parvenue à séduire le public du festival du film d'animation d'Annecy, qui l'a longuement ovationnée en juin.

"On voulait faire quelque chose d'osé", a expliqué à BFMTV le réalisateur Jeff Rowe lors d'une interview réalisée à Annecy en juin. "Le film devait être aussi bizarre que les Tortues."

Retour aux sources

Initiée par la chaîne américaine Nickelodeon, détentrice des droits de la saga depuis 2009, et Paramount, le film a pu compter sur la plume de son co-auteur Seth Rogen, figure déjantée de la comédie américaine (Supergrave).

"Seth a utilisé son pouvoir à Hollywood pour nous permettre de réaliser le film le plus différent possible", salue Jeff Rowe. "Ce film ne pouvait fonctionner qu'en étant différent de ce qu'on avait vu dans les précédents volets."

Ninja Turtles: Teenage Years revient aussi aux sources punk de la franchise en offrant la part belle aux bas-fonds de New York, théâtre privilégié des aventures du quatuor amateur de pizzas.

Pour la première fois, les Tortues Ninja ressemblent aussi à de véritables adolescents: "Quand on est ado, on est mal dans sa peau, nos émotions ne font aucun sens, on se cherche. On voulait que le style visuel du film reflète cela."

Graphisme novateur

Le film s'appuie ainsi sur un graphisme novateur entre 3D et 2D, qui rappelle aussi bien l'animation en stop-motion façon Wallace & Gromit que la peinture à l'huile et les dessins des cahiers de lycéens. Ce qui appelle inévitablement les comparaisons avec Spider-Man: Across the Spider-Verse", l'un des cartons de l'année.

"On nous compare à Spider-Verse, mais ça n'a rien à voir!", se défend Jeff Rowe. "Spider-Verse est parfait, propre, rien ne dépasse. Ninja Turtles est brut, bordélique. On voulait que notre film suive ses propres codes graphiques."

"Plus personne ne veut faire de l'hyperréalisme", poursuit le réalisateur. "Spider-Verse a prouvé qu'un film pouvait être totalement différent, excellent, encensé par la critique et rapporter beaucoup d'argent." Et d'ajouter: "Au cours des 30 dernières années, les films d'animation américains 3D sont devenus de plus en plus réalistes. Ils se ressemblaient tous. Depuis Spider-Verse, les studios veulent que leur film se distingue. Ils le voient comme un avantage sur le marché."

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV