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Cinéma

Les zombies de Resident Evil ne dévoreront plus le box-office 

Mill Jovovich dans "Resident Evil"

Mill Jovovich dans "Resident Evil" - Constantin Film

Les morts-vivants de Resident Evil, franchise inspirée du célèbre jeu vidéo éponyme, sont mises en retraite forcée après 6 longs-métrages qui ont rapporté 1,2 milliard de dollars en salles. Un record pour un mariage cinéma-jeu vidéo.

Les zombies ne donneront plus la chair de poule dans les salles obscures. Le réalisateur Paul W.S. Anderson a affirmé que le DVD et le Blu-ray de Resident Evil: Chapitre final (2016), en vente cette semaine, constituaient l'ultime livraison d'une série fraîchement accueillie par les critiques mais savourée par des fans loyaux.

Lorsque l'idée du premier film a germé à la suite d'une séance marathon du jeu vidéo éponyme au tournant du millénaire, le monde n'avait pas vraiment d'appétit pour une nouvelle adaptation au cinéma d'un jeu vidéo.

"Ce film a été fait en dépit de l'adversité. Il a été fait hors du système des studios, sans implication américaine", a indiqué le réalisateur de 52 ans. "A notre toute première projection test, si nous n'avions pas obtenu un score très élevé, le film serait sorti directement en DVD et il n'y aurait pas eu de série".

A l'époque, une dizaine de jeux avaient déjà goûté au cinéma, à commencer par Super Mario Bros. en 1993. Quelques-uns, comme les deux premiers Pokemon (1997, 1999), Lara Croft: Tomb Raider (2001) et Mortal Kombat (1995), ont connu de respectables résultats au box-office, mais tous ont été descendus par les critiques.

Une adaptation avec de grandes libertés

Le scénariste-réalisateur s'est coupé du monde pour se plonger dans le jeu développé par l'éditeur japonais Capcom, émergeant deux semaines plus tard avec le regard hagard et une idée de film de science-fiction.

"J'ai senti qu'il était très en avance. Il évoquait des choses auxquelles les gens ne prêtaient pas attention, cette idée de pratiques douteuses commises par des entreprises et le fait que le gouvernement ne veille pas forcément à notre meilleur intérêt", a-t-il raconté.

Son premier film, adaptation avec de grandes libertés des deux premiers jeux vidéos de la série, suit les aventures d'une unité d'opérations spéciales combattant un super ordinateur hors de contrôle et des centaines de scientifiques métamorphosés en cannibales à la suite d'un accident dans un laboratoire.

Paul W.S. Anderson a filmé la quasi totalité du premier film à Berlin, et la scène finale au Canada. Il a produit les six films de la saga mais était derrière la caméra uniquement pour le premier et les trois derniers.

A sa sortie en 2002, Resident Evil a rencontré un succès immédiat et engrangé des recettes plus de trois fois supérieures à son budget de 33 millions de dollars. Et les ventes de billets n'ont cessé de grimper au fil des opus, pour atteindre 312 millions pour l'ultime.

Bientôt un "classique"?

Rareté dans le monde des superproductions, le rôle principal féminin a été interprété pendant quinze ans par Milla Jovovich, 41 ans, révélée par Le Cinquième Elément du Français Luc Besson. Le réalisateur britannique et l'actrice américaine d'origine ukrainienne se sont rencontrés sur le tournage et se sont mariés en 2009. Ils ont deux filles, dont l'aînée âgée de 9 ans a fait ses débuts au cinéma dans le tout dernier Resident Evil.

"Lorsque je suis arrivé à Hollywood pour faire Mortal Kombat, il y avait une règle selon laquelle des films d'action menés par une héroïne ne fonctionnaient pas et les studios américains ne voulaient pas en faire", se souvient le cinéaste.

Les critiques ont été particulièrement acerbes au début de la série mais, au fil des ans, elle a conquis de plus en plus de fans et les experts se sont adoucis.

"Il y a tellement de films qui reçoivent de mauvaises critiques et qui ensuite deviennent des classiques. C'est vraiment bien d'être dans ce lot", a confié Jeremy Bolt, producteur de la plupart des films de Paul W.S. Anderson dont les six Resident Evil.

Prochain projet pour le Britannique: adapter un autre jeu vidéo de Capcom, Monster Hunter, qui a davantage de succès sur les consoles que Resident Evil. "Je reste dans ma zone de confort, en ne faisant pas de comédie romantique à la hâte", a-t-il plaisanté.

N.B. avec AFP