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"Le voyage en Charabie": premières images prometteuses pour la suite d'"Ernest et Célestine"

Ernest et Célestine : le voyage en Charabie

Ernest et Célestine : le voyage en Charabie - Copyright 2022 - Folivari Mélusine Productions Studiocanal France 3 Cinéma Les Armateurs

Une nouvelle adaptation des livres de Gabrielle Vincent sort au cinéma en fin d'année. Une vingtaine de minutes du film a été présentée en avant-première au festival d'Annecy la semaine dernière.

Ernest et Célestine sont de retour. Après une première aventure cinématographique couronnée de succès en 2012 (756.000 entrées, un César et une nomination aux Oscars), les deux héros reviennent dans un nouveau film, Le Voyage en Charabie, dont les vingt premières minutes, très prometteuses, ont été présentées la semaine dernière au festival d'Annecy.

L'histoire débute lorsqu'Ernest casse son violon. Il décide de se rendre avec Célestine en Charabie, son pays originaire où se trouve le seul luthier capable de réparer son instrument. Mais en arrivant sur place, ils découvrent que la musique y est bannie depuis plusieurs années...

Le trio de réalisateurs du premier film, Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner, cède sa place à un duo, Julien Chheng et Jean-Christopher Roger. Ensemble, ils ont imaginé une histoire moins politique que celle du premier film, écrit par Daniel Pennac.

"Dans le scénario de Pennac, il y avait cette opposition entre le monde des souris et le monde des ours. Il y avait cette idée de conflit social", rappelle à BFMTV Jean-Christophe Roger. "Cette fois, on va vraiment à la racine des personnages. L'amitié est toujours au centre du film, mais elle sera mise à l’épreuve."
"Ernest et Célestine: Le Voyage en Charabie"
"Ernest et Célestine: Le Voyage en Charabie" © Folivari

"Des moments assez intenses"

Le Voyage en Charabie évoque aussi les relations d'Ernest avec sa famille: "S'il est immigré, c'est qu'il a été poussé à partir. On se demande comment se confronter à ce que nous impose la société: en fuyant? En résolvant ces conflits? On a essayé de rendre l’histoire crédible du point de vue psychologique. Ça nous a entraînés dans la mise en scène, à montrer des choses de manière différente."

Ce voyage sera l'objet de plusieurs remises en question pour nos deux héros, souligne Julien Chheng: "Le fait d’aller en Charabie et de découvrir qu'Ernest a tout un pan de sa famille qui existe et qui habite dans ce pays, ça pose la question de savoir si Ernest doit rester en Charabie, si c'est encore pertinent qu’ils vivent ensemble? On va traverser des moments assez intenses avec eux."

Les décors seront impressionnants. Pour insuffler la vie à la Charabie, un pays imaginaire, Julien Chheng et Jean-Christopher Roger se sont inspirés des pays du Caucase, mais aussi de la Turquie et des Balkans. Une référence pas anodine: Gabrielle Vincent, la créatrice d'Ernest et Célestine, s'était elle-même inspirée d’un homme d'Europe de l'Est qu’elle avait rencontré pour imaginer le personnage d'Ernest.

"Ernest et Célestine: Le Voyage en Charabie"
"Ernest et Célestine: Le Voyage en Charabie" © Folivari

"Un film très riche, très dense, très généreux"

Malgré le succès du premier film, ils ont disposé cette fois d'un budget moins important. "On a eu 7,5 millions d'euros, contre 10 millions pour le premier film", précise Jean-Christophe Roger. "On n'a pas l'économie pour se tromper. Il faut que chaque personne soit efficace. On a toujours essayé de garder du temps et de l’énergie pour corriger certaines choses quand il y avait des points de questionnement."

"Il y a eu une grosse pression: il faut faire quelque chose de complètement différent, mais d'aussi bien et de pareil que le premier, mais qui n'a rien à voir", plaisante encore Jean-Christophe Roger.

Le film sera terminé fin juillet. "Le film est très riche, très dense, très généreux. Il a beaucoup de caractère, on est content", s'exclame Julien Chheng. "Il y a des choix un peu radicaux qui sont conscients, comme celui de ne pas mettre des nappes de musique tout au long du film. On ne verse pas dans le sentimentalisme, dans des choses trop dramatisantes qui peuvent venir du cinéma d'animation grand public et américain. Il y a une vraie qualité artistique." Sortie prévue le 14 décembre prochain.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV