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Cinéma

Le réalisateur de "Love Actually" regrette l'humour grossophobe et le manque de diversité de ses films

Le réalisateur et scénariste néo-zélandais Richard Curtis le 26 septembre 2019 à New York.

Le réalisateur et scénariste néo-zélandais Richard Curtis le 26 septembre 2019 à New York. - Theo Wargo - AFP

Le cinéaste néo-zélandais Richard Curtis, à qui l'ont doit "Coup de foudre à Notting Hill" ou "Love Actually" a exprimé ses regrets à l'égard des moqueries sur le poids des femmes et le manque de diversité dans ses films.

Plus de 20 ans après la sortie de Coup de foudre à Notting Hill, Love Actually ou du Journal de Bridget Jones leur réalisateur, Richard Curtis a exprimé ses regrets concernant la représentation des femmes faite dans ses films, en raison notamment de certaines blagues grossophobes conservées à l'époque dans le script.

Dans plusieurs films du cinéaste et scénariste néo-zélandais, les personnages féminins sont régulièrement victimes de moqueries à propos de leur poids. Dans Le Journal de Bridget Jones, par exemple, le personnage joué par Renée Zellweger est constamment critiqué pour son apparence - décrite comme en étant "en surpoids" avec "des fesses de la taille du Brésil", alors que la jeune femme ne pèse en réalité que 60kg.

Interrogé sur le sujet par sa propre fille Scarlett Curtis, militante féministe et autrice, Richard Curtis a reconnu que les plaisanteries sur le poids des femmes distillées dans ses créations n'étaient "plus drôles", comme le rapporte le Guardian.

"Je me souviens du choc que j'ai ressenti il y a cinq ans lorsque Scarlett m'a dit: 'tu ne peux plus jamais utiliser le mot 'gros''. Pour ma génération, traiter quelqu'un de grassouillet c'était drôle mais ce n'est plus le cas", affirme le réalisateur.

Manque de diversité

Richard Curtis regrette également le manque de personnages racisés et homosexuels dans ses œuvres, notamment dans Coup de foudre à Notting Hill, qui se déroule dans un quartier de Londres, célèbre pour sa lutte en faveur des droits civiques des personnes noires. "J'aurais aimé être avant-gardiste", assure-t-il.

"Mais comme je suis issu d'une école et d'un groupe d'amis universitaires très peu diversifiés, je ne me sentais pas légitime d'écrire ces rôles et je ne savais pas comment m'y prendre. J'ai été stupide et je me suis trompé à ce sujet", ajoute le cinéaste.

En 2022, Richard Curtis avait déjà exprimé ses remords quant au manque de diversité dans le casting de "Love Actually". "Ça me met mal à l'aise et me fait me sentir un peu stupide", avait-il déclaré à l'époque à la chaîne ABC.

Carla Loridan