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Le Festival du film russe parisien affiche son soutien à l'Ukraine

La soirée d'ouverture du festival, plus politique que jamais, a été le théâtre de prises de paroles plus ou moins affirmées contre la politique de Vladimir Poutine.

C'est une édition très particulière du Festival du film russe qui s'est ouverte mercredi soir au cinéma Max Linder Panorama (Paris IXe). Rebaptisé cette année "Le Festival du film russe... avec l'Ukraine", l'événement affiche clairement sa condamnation de la violente offensive de Vladimir Poutine qui se poursuit depuis un mois. C'est ce qu'a expliqué Macha Méril, marraine de la manifestation culturelle, à BFMTV lors de la soirée d'inauguration:

"Je suis contente de voir que la Russie existe. Parce qu'on aurait un peu tendance, en France, à croire que la Russie c'est Poutine. Non. Il n'y a qu'eux qui pourront se débarrasser de Poutine, (et) c'est à nous de leur donner le plus de communication possible. Qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls, c'est le but de cette soirée."

Cinéma contestataire

C'est le film Maman, je suis à la maison, du réalisateur Vladimir Bitokov, qui était projeté pour cette soirée d'ouverture. Le cinéaste est resté 48 heures à Paris pour présenter son long-métrage, qui résonne avec l'actualité bien qu'il ait été tourné il y a deux ans: Maman je suis à la maison dénonce la guerre menée en Syrie par la Russie. Représentant d'un cinéma contestataire, il n'a cependant pas pu clairement évoquer l'invasion de l'Ukraine, par peur de représailles à son retour dans son pays:

"Je pense qu'il est impossible de ne pas avoir de message politique dans le cinéma", a-t-il confié à BFMTV. "Surtout aujourd'hui en Russie, où il y a beaucoup moins d'aides au financement qu'en France. Alors quand, par chance, un de nos films est produit, on essaie d'y mettre le maximum de force et de message."

"Je ne peux pas dire tout ce que je voudrais dire"

Il fallait également lire entre les lignes lorsqu'il a pris la parole devant les spectateurs, avant la projection: "Je ne peux pas vraiment dire tout ce que je voudrais dire, et je ne peux pas dire ce qu'il faudrait dire. Je pense que vous allez comprendre mes sentiments en regardant le film."

Contexte géopolitique oblige, le Festival du film russe a dû repenser son déroulement. Comme le rapporte Le Parisien, la participation de l'ambassadeur de Russie à Paris et de quelques officiels a été annulée, de même que le soutien de sponsors russes. "Le festival de cinéma 'Quand les Russes…' condamne sans équivoque l’invasion de l’Ukraine", peut-on lire sur le site internet.

Lorène de Susbielle, avec Claire Fleury et Benjamin Pierret