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"Je n'ai pas été un bon exemple": Lucie Lucas regrette d'avoir "tiré à vue" sur Victoria Abril

Dans un long message publié sur Instagram, l'actrice revient sur ses mots assassins à l'encontre des soutiens de Depardieu, dans lesquels elle a accusé Victoria Abril "d'agressions y compris sexuelles".

Lucie Lucas fait son mea culpa. Après avoir accusé Victoria Abril de "nombreuses agressions y compris sexuelles" envers des partenaires de plateau, sur fond d'affaire Depardieu, la star de la série Clem fait part de ses regrets dans un texte publié vendredi soir sur Instagram.

"Je ne veux pas vivre dans un monde où la délation serait une vertu", écrit-elle en préambule.

"Les médias, les réseaux sociaux et la violence des prises de position sans nuances nous poussent à des comportements dignes du Far Wast... J'y ai cédé moi aussi, j'ai tiré à vue sur Victoria Abril et je n'en suis pas fière." L'actrice espagnole, quant à elle, a fait savoir par le biais de son avocat qu'elle porterait plainte pour diffamation.

"Elle m'a en grande partie formée"

En début de semaine, Lucie Lucas s'était fendue d'un message assassin contre les 56 artistes signataires d'une tribune publiée par Le Figaro en soutien à Gérard Depardieu, visé par trois plaintes pour violences sexuelles dont une a débouché sur une mise en examen pour viols. Elle les qualifiait de "boomers dégénérés", dénonçant des "comportements inadmissibles" constants sur les plateaux de tournage, et s'en prenait directement à Victoria Abril, qui a incarné sa mère dans les premières saisons de Clem:

"Hein Victoria... tu veux qu'on parle de tes nombreuses agressions y compris sexuelles envers tes partenaires?", l'avait-elle invectivée.

"Si vous pensez que ça ne me fait pas mal d'avoir accusé Victoria, vous vous trompez", écrit-elle aujourd'hui. "Elle m'a en grande partie formée en tant que comédienne et m'a soutenue dans des moments difficiles."

Une "culture toxique"

"J'ai pu constater sur des tournages, dont parfois celui de Clem, des comportements qui m'ont profondément choquée", poursuit-elle. "Victoria a pris pour tous les autres, je n'aurais pas dû en faire la personnalisation du problème, ce que je veux exprimer c'est que le problème est systémique."

Celle qui a déjà déclaré par le passé avoir subi des violences sexuelles ne renie rien, pour autant, du fond de son message. Elle dénonce une "culture toxique": "Il est particulièrement insupportable pour moi de constater qu'en plus du mal qu'ils ont causé, volontairement ou involontairement, les produits de cette culture de l'abus, loin de la remettre en question à l'heure où notre société commence enfin à prendre la mesure du problème, s'y accrochent et se serrent les coudes", explique-t-elle, avant d'appeler à "faire front ensemble."

"Bien que je n'aie pas été un bon exemple lors de mon coup de sang, je prie de tout mon coeur pour que la parole puisse s'exprimer sans haine, ni déni, ni lynchage (...)" conclut-elle.

Jeudi, l'actrice de 37 ans était déjà revenue sur son message au micro de franceinfo. "J'aimerais préciser que les violences sexuelles dont je l'accuse n'ont pas été tournées contre moi", avait-elle précisé.

La tribune de soutien à Gérard Depardieu a déclenché une vive polémique au cours de la semaine écoulée. Si bien que plusieurs des signataires ont fait machine arrière.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV