BFMTV
Cinéma

"Indy méritait mieux": la critique se déchire sur "Indiana Jones et le cadran de la destinée"

Présenté en avant-première à Cannes, l'ultime volet de la saga avec Harrison Ford divise la critique. Si certains saluent l'inventivité de son récit, d'autres dénoncent des effets visuels bâclés.

À 80 ans, Harrison Ford a fait l'événement cette semaine à Cannes en montant les marches pour l'un des blockbusters familiaux les plus attendus de l'année, Indiana Jones et le cadran de la destinée. Ce cinquième épisode de la franchise initiée en 1981 par George Lucas et Steven Spielberg, qui sort en salles fin juin, marque les adieux de Ford à son personnage fétiche.

Après Le Royaume du crâne de cristal, le moins apprécié des fans, également présenté sur la Croisette il y a quinze ans, le nouveau réalisateur, James Mangold ("Le Mans 66", "Walk The Line"), a choisi de jouer la carte de la fidélité à l'univers d'Indiana Jones, capable de se sortir d'une situation périlleuse d'un coup de fouet, mais paralysé face aux animaux rampants.

Après un prologue en 1944, avec un Harrison Ford rajeuni d'une quarantaine d'années, le film débute en 1969. Indiana Jones doit empêcher le machiavélique Jürgen Voller (Madds Mikkelsen), un scientifique nazi, de mettre la main sur un cadran antique, mis au point par Archimède, qui lui permettrait de voyager dans le temps et de changer l'issue de la Seconde Guerre mondiale.

"Des scènes d’action d’anthologie"

Le résultat, un film de 2h34, le plus long de la série, divise. Selon Le Figaro, "ce cinquième et dernier film, vif et enlevé, clôt de brillante manière une saga légendaire." "On compte, rien que dans la première heure, quatre scènes d’action vraiment d’anthologie, voire absolument grisantes", note encore Libération, qui salue de "vraies tentatives de nous cramponner à nos sièges".

Même son de cloche dans Le Parisien, qui salue aussi la décision d'associer Harrison Ford à Phoebe Waller-Bridge, créatrice de Fleabag: "Déchaînée, elle insuffle une incroyable énergie à son personnage et au film. Elle forme avec Harrison Ford un duo époustouflant. Ces deux-là cassent tout à l’écran, et offrent un spectacle décoiffant aux spectateurs."

Le Cadran de la destinée renoue "avec le charme des trois premiers et la magie du personnage créé par George Lucas et Steven Spielberg", insiste encore le quotidien. De son côté, 20 minutes loue l'émotion d'un film qui "ne tombe jamais dans le 'fan service'": "les scènes d’action superbes cèdent souvent la place à de jolis moments entre les personnages. On a même essuyé une petite larme de temps en temps."

"Médiocrité de certains effets visuels"

Plusieurs critiques ont cependant manifesté leur déception, estimant la promesse à moitié remplie: "James Mangold esquisse un beau film hanté par le vieillissement et la marche de l’Histoire, malheureusement écrasé par un spectacle lambda", peut-on lire dans les colonnes de la revue CinemaTeaser, qui juge ainsi certaines scènes d'action "interminables", voire "génériques ou bruyantes" et "parfois ratées techniquement".

"On se frotte les yeux devant la médiocrité de certains effets visuels et arrière-plans numériques à l'artificialité flagrante. Avec un budget rapporté de près de 300 millions de dollars [...], comment se fait-il que le résultat n'ait pas meilleure allure? Incompréhensible", s'interroge Le Point, pour qui le film coche malgré tout "toutes les cases de ce que l'on peut attendre d'un Indiana Jones".

C'est la critique anglo-saxonne qui se montre la plus impitoyable. "Perte de temps" pour Indiewire, Le Cadran de la destinée "ne rend pas justice à ses personnages", selon Vanity Fair, tandis que pour Variety, le film "exploite le filon nostalgique sans proposer un spectacle excitant". "Ce n'est pas meilleur que Le Royaume du crâne de cristal", conclut le quotidien britannique The Times. "Indy méritait mieux."

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV