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Festival de Cannes

La petite histoire du festival de Cannes en huit anecdotes

On ne sait pas quelle sera la polémique millésimée 2013, mais on peut toujours dresser une chronologie des petites histoires.

On ne sait pas quelle sera la polémique millésimée 2013, mais on peut toujours dresser une chronologie des petites histoires. - -

L'histoire du festival de Cannes est jalonnée de coups d'éclats et de grandes polémiques. Elle est aussi faite de nombreuses petites histoires qui en font toutes la saveur. Chronologie.

En 1946 se déroulait le premier festival de Cannes. Cela fait 66 éditions qu’il ponctue l’histoire du cinéma, que son fameux tapis rouge est arpenté par des stars en costume et que ses récompenses sont contestées. Le festival a marqué, sinon le cinéma, au moins pour ses petites histoires, jalousies, rumeurs et caprices.

On se rappelle des grands scandales, du public de L’Avventura jetant des tomates à la figure de Michelangelo Antonioni, d’Isabelle Adjani faisant la guerre aux photographes, du sein nu de Sophie Marceau ou du dédain de Maurice Pialat: "Sachez que je ne vous aime pas non plus."

On ne sait pas quelle sera la polémique millésimée 2013, mais on peut toujours dresser une chronologie des petites histoires qui donnent à ce festival toute sa saveur.

1939 - L'invasion germanique

C’est la première édition du "Festival international du film" présidée par Louis Lumière lui-même, mais elle comptera pour du beurre. La réplique de Notre-Dame de Paris, installée sur la plage pour la projection du film Quasimodo, n’aura pas duré plus longtemps. Tout le reste du festival est annulé pour cause de guerre: les nazis ont envahi la Pologne.

1967 - Echange de bons procédés

Gunther Sachs, le mari de Brigitte Bardot, était dur en affaires. En échange de la venue de son épouse sur les marches du palais des festivals, il négocie la une projection pour un documentaire qu’il a produit, Batouk.

1977 - Un vote contre un bijou

Roberto Rossellini, alors président du jury, a trouvé un moyen tout simple pour faire sortir son film favori vainqueur d’un vote serré. L’une des membres du jury se voit offrir un bijou de grand prix, facturé au nom du président du festival, en échange de son vote pour Padre Padrone, un film provocateur dans lequel on peut observer des adolescents sodomiser des poules et des ânes.

1980 - Erreur sur la personne

Le président du jury de la 33e édition du festival était là par erreur. Le télégramme transcrit à la hâte devait arriver entre les mains d’un certain "Douglas Sirk", mais il était affligé d’une problématique faute de frappe. C’est Kirk Douglas qui l’a reçu, et se trouva nommé par défaut.

Une fois installé dans son fauteuil de président du jury, il trouve une méthode imparable pour que son favori, All That Jazz, de Bob Fosse, reçoive aussi la palme d’or contre son jury : alors qu’il est ex-aequo avec Kagemusha, de Kurosawa et qu’un nouveau vote se préparait, Kirk Douglas s’enferme dans sa chambre et prétend être malade.

1983 - Erreur sur le vainqueur

Cette année-là, David Bowie est la star de la croisette pour son rôle dans Furyo, de Nagisha Oshima. Quelques heures avant la remise des prix, une rumeur se répand: le film japonais a gagné la Palme d’or. Las, il s’agira en fait de l’autre film japonais, que tout le monde avait oublié, La Ballade de Narayama, de Shoei Imamura. L’histoire ne dit pas si l’équipe de Nagisha Oshima a bu tout le champagne qu’ils avaient déjà sablé.

1991 - La boisson comme argument

Roman Polanski était le président du jury cette année, or il n’aimait aucun film jusqu’à ce que lui soit présenté Barton Fink, des frères Cohen. Un film qui est pensé comme un hommage évident à l'œuvre... de Polanski.

Ayant choisi son favori, le réalisateur décide de désorganiser le vote et multiplie les entorses au règlement. La veille de la délibération, il fait voter la Palme d’Or pour ce film à ses collègues après les avoir fait boire. Le lendemain, il refuse toute remise en cause du prix.

1997 - Président dictateur

Isabelle Adjani, présidente du jury, décide d’imposer un seul menu à sa table, correspondant à son régime. Dans les gamelles, rien de plus réjouissant que des radis, poivrons et protéines de synthèse. Le problème, pour les autres jurés, est qu’ils sont tenus de manger à la même table.

2001 - Cachez-moi ces seins

Depuis 1992, le festival de Cannes allait de pair avec son double maléfique, les fameux Hot d’or, remis au même moment à Mandelieu-la-Napoule, à quelques kilomètres de là. Le festival sera, à partir de cette date, amputé de sa sulfureuse prolongation. L’industrie du X aura beau crier à l’hypocrisie, la célébration du cinéma porno sera désormais parisienne.


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Olivier Laffargue