BFMTV
Festival de Cannes

Festival de Cannes - Comment s'incruster aux soirées?

A Cannes, pendant le festival, la plage est le théâtre de soirées spectaculaires et arrosées.

A Cannes, pendant le festival, la plage est le théâtre de soirées spectaculaires et arrosées. - Ivan Valerio - BFMTV

Pendant que les cinéphiles courent les projections le jour, une autre catégorie de festivaliers débarque chaque nuit sur la Croisette: les fêtards. Avec ou sans invitations, ils multiplient les astuces pour se frayer un passage jusqu'aux soirées les plus spectaculaires.

Ce sont des suites d'hôtels, des villas perchées sur les hauteurs, des plages privées ou encore des clubs sponsorisés par de grandes marques. Ces lieux, très prisés par les oiseaux de nuit, font la popularité des soirées cannoises. Même si y accéder n'est pas une mince affaire, certains font preuve d'inventivité et ont de la suite dans les idées lorsqu'il s'agit de s'introduire là où le champagne coule à flot. Et acceptent, parfois, de livrer leurs secrets.

Jamais plus de deux et une tenue correcte

La règle d'or, s'il ne devait y en avoir qu'une, c'est d'éviter d'arriver en bande. Taper l'incruste, ça se fait en petit comité. "On est sept, on va se séparer en plusieurs groupes, sinon on n'y arrivera jamais", explique une étudiante qui s'impatiente dans la file d'une soirée privée animée par la top model Miranda Kerr.

Pour booster ses chances d'accéder à la fête où elle et ses copines rêvent d'entrer, la jeune femme a dégainé une mini-robe et des talons vertigineux. "Quand on est une fille, c'est un peu plus facile, assure-t-elle. Mais il y a de la concurrence. On est à Cannes, faut pas hésiter à sortir le grand jeu quand on s'habille. Et ne pas arriver en troupeau, sinon c'est grillé".

Faire preuve de culot

Parfois, une jolie tenue ne suffit pas. Car à l'entrée se trouve une personne qui détient le pouvoir ultime dans ses mains : la liste où sont répertoriés les invités. A Cannes, avoir son nom sur la liste augmente sensiblement les chances de rentrer dans une soirée lorsque l'on a utilisé toutes ses cartouches en vain (de "mes amis sont déjà à l'intérieur, je vous assure" à "je connais quelqu'un qui travaille là, mais j'ai oublié son nom" en passant par "J'ai perdu mon carton d'invitation").

Prêt à tout pour s'amuser, Thomas, étudiant en droit à l'Université de Nice, sort le grand jeu. "Pendant que la personne devant moi donne son nom, j'essaie d'en repérer un autre sur la liste. Le truc, c'est de pas se faire griller par les organisateurs de la soirée", confie-t-il. Alexandra, une jolie brune qui patiente quelques mètres plus loin, a une autre méthode. "J'étais sur liste l'année dernière, et j'ai gardé le mail de confirmation, explique-t-elle. Il suffit juste d'avoir l'air confiant en donnant son nom, et lorsque la nana de l'entrée te remballe, tu fais semblant de t'énerver et tu lui montres ton mail de confirmation. En espérant qu'elle ne remarque pas qu'il date de 2014...". Ce soir, les deux baratineurs ont réussi leur coup.

Ne pas hésiter à "se prendre pour un ninja"

Chris, lui, est hôte d'accueil au Palais des Festivals. Un petit job étudiant idéal pour arrondir ses fins de mois. Mais hors de question de ne pas sortir le soir. Et pour s'incruster dans le club privatisé situé au-dessus du Casino, il a sa propre technique. Quand sa journée de travail est terminée, il se fraie un chemin dans le labyrinthe de couloirs du Palais, jusqu'à atteindre le balcon Debussy. De là, il peut aller partout où il le souhaite. "Faut pas que je me fasse choper, j'ai pas envie de perdre mon boulot", déclare-t-il, nerveux, mais le sourire en coin.

D'autres vont encore plus loin. Téméraires, certains n'hésitent pas à escalader les portails des villas ou à passer par les entrées réservées au personnel. "Un jour, j'ai essayé d'entrer sur une plage privée en passant par la mer. Je me suis fait engueuler par un vigile qui surveillait", s'esclaffe un jeune homme.

Et quand on leur demande si ce n'est pas trop dangereux, ils répondent du tac-au-tac que "le jeu en vaut la chandelle" et que ça les amuse de "se prendre pour un ninja". Entre une jambe cassée et une coupe de champagne, pour ces fêtard invétérés, le choix semble vite fait.

Nawal Bonnefoy, à Cannes