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Festival de Cannes

Festival de Cannes: avant les bulles, l'ébullition

Les premiers curieux s'agglutinent devant les célèbres marches du Palais des festivals.

Les premiers curieux s'agglutinent devant les célèbres marches du Palais des festivals. - Magali Rangin - BFMTV

Le tapis rouge est encore roulé, les derniers coups de marteau résonnent dans le Palais des festivals et les premiers festivaliers récupèrent leur badge... À J-1, la Croisette peaufine les derniers préparatifs pour accueillir le festival.

"Quel truc de fou, quand même", lâche une femme, en passant devant le Palais des festivals, à Cannes. Ce "truc de fou", c'est le festival, les préparatifs qui s'achèvent en cette veille d'ouverture, la foule qui se presse déjà, touristes, journalistes et festivaliers mêlés. C'est cette chaleur déjà presque écrasante en ce mois de mai, cette frénésie qui habite tous ceux qui gravitent autour de la Croisette. 

Valises, badge et selfies

Nous sommes le 12 mai et le Palais des festivals résonne encore des coups de marteaux et des vrombissements de perceuses des derniers préparatifs. A l'intérieur, les moquettes sont encore recouvertes d'un plastique de protection et les techniciens s'affairent. "C'est comme monter une ville en 10 jours", plaisante un responsable de l'informatique, à peine inquiet que les casiers dans lesquels les journalistes reçoivent informations et invitations ne fonctionnent pas.

Dans le Grand théâtre Lumière, tout est en place, les sièges numérotés, et Lambert Wilson, maître de cérémonie pour la deuxième années consécutive, attendu dans l'après-midi, pour répéter son discours d'ouverture.

Le Grand Théâtre Lumière, dans le Palais des festivals.
Le Grand Théâtre Lumière, dans le Palais des festivals. © Magali Rangin - BFMTV

Les journalistes viennent récupérer leur badge, précieux sésame pour entrer un peu partout et assister à certaines projections. Ils trainent derrière eux des valises à roulettes, parfois aussi des caméras et de volumineux appareils photos. Des télés du monde entier s'entraînent pour leurs premiers directs, dans toutes les langues. Les festivaliers font la queue devant le syndicat d'initiative, pour acheter des places et assister aux projections. 

Peinture fraîche

Les touristes se prennent en photo devant les fameuses marches, pas encore recouvertes du tapis rouge, que fouleront les stars endiamantées, sous le sourire bienveillant d'Ingrid Bergman. Sur le trottoir d'en face, une forêt d'escabeaux cadenassés, longue d'une dizaine de mètres, attend ses propriétaires. Un homme au crâne tanné et aux cuisses roses attend déjà, assis sur son pliant en plein soleil, en sirotant un jus. Des vendeurs à la sauvette proposent des lunettes de soleil, des chapeaux et des perches à selfies.

La zone est soigneusement bouclée par des barrières métalliques et seuls les porteurs de badge peuvent faire le tour du Palais. Des chariots élévateurs déplacent des palettes, et des pancartes "peinture fraîche" trônent un peu partout. Et si la sécurité a été renforcée, pour ce premier festival post-attentats du 7 janvier, les policiers municipaux campés à chaque carrefour ne sont pas omniprésents. Simplement, "on nous a demandé d'être très vigilants", indique un agent de sécurité, posté sur le flanc du Palais. 

Champagne et bière

Il y aura même "des militaires" chargés de faire des rondes de nuit, assure un vigile au Majestic Barrière. Plus loin, sur la plage que longe la Croisette, les restaurants fourbissent leurs parasols, engrangent les livraisons de boissons, montent des stands éphémères pour des événements en marge du festival, dans une odeur de friture chaude. Sous l'oeil blasé des vieux Cannois, cuits par le soleil, qui profitent sur leur siège de la mer et de la chaleur. Des yachts gros comme des paquebots croisent au large.

Pour les bars des alentours, le festival de Cannes est à la fois un événement et "le lancement de la saison", indique la gérante du Crillon, la "plus vieille brasserie de Cannes". "Le premier week-end est le plus important", souligne le manager du Mocca, juste en face du Palais des festivals, qui précise que, pendant le festival, le personnel est multiplié par trois et les livraisons de champagne et de bière par quatre, cinq, ou six.

En fin d'après-midi, le tapis rouge, encore roulé, est placé en bas des marches. Demain, ce vaste chantier sera terminé, et la "magie de Cannes" pourra opérer.

Magali RANGIN, envoyée spéciale à Cannes.