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Dans les coulisses de la comédie musicale "Encanto", le nouveau film d'animation de Disney

Cette comédie musicale, en salles ce mercredi 24 novembre, suit les aventures d'une adolescente, seule membre de sa famille à ne pas posséder de pouvoirs extraordinaires.

Dans la lignée des films d’animation produits par Disney depuis une dizaine d’années, Encanto témoigne de l’ambition du studio américain de proposer des œuvres aux thématiques et aux univers aussi complexes que les films imaginés par Pixar.

Après Raya et le Dernier Dragon, transposition de Rebelle en Asie du sud-est, voilà que sort au cinéma ce mercredi 24 novembre Encanto, remake officieux de Coco imaginé comme "la comédie musicale ultime pour les latinos" par les réalisateurs Jared Bush et Byron Howard (Zootopie) et le compositeur Lin-Manuel Miranda (Hamilton).

Situé en Colombie, Encanto s’empare du folklore magique de l’Amérique Latine pour livrer un conte sur l’héritage et la peur de voir ses proches disparaître. De la même manière que Coco mettait en scène un monde des morts joyeux, Encanto se déroule intégralement dans une maison hantée, Casita, présentée ici comme une présence apaisante.

"On l’a pensé comme le chien de la famille. Elle a ses préférés. C’est vraiment l’incarnation de l’esprit de la famille", précise la coréalisatrice Charise Castro Smith. "Elle ressent les émotions de la famille", complète la productrice Yvett Merino. "Si la famille est heureuse, alors Casita est heureuse. Et si la famille est troublée, des fissures apparaissent dans la maison."

Encanto raconte en effet les aventures d'une famille dotée de pouvoirs extraordinaires. Lorsque leur monde magique est menacé de destruction, ils découvrent que Mirabel, l'unique membre de leur clan né sans pouvoir, est la clef pour les sauver. "Un des thèmes du film est la perception, la manière dont même au sein d’une famille on ne se regarde pas vraiment, on ne fait pas vraiment attention aux autres", souligne Jared Bush.

"Elle s’appelle Mirabel, parce que le mot 'Mira' signifie voir en espagnol", ajoute le réalisateur. "Le personnage porte aussi des lunettes pour souligner l’importance du regard. On s’est longtemps attardé sur son apparence pour qu’elle soit très humaine et qu’elle ne ressemble à aucune héroïne Disney existante."

Encanto est aussi une vraie comédie musicale, comme Disney n'en n’a pas fait depuis des années. "Ça ressemble plus à une comédie musicale que Moana, parce qu’il y avait un compositeur impliqué dans l’histoire du début jusqu’à la fin", indique Lin-Manuel Miranda, qui a composé huit chansons originales pour les besoins du film. "La musique est vraiment intégrée à la narration, ce qui est très rare dans un Disney. Il y a souvent trop d’action dans la seconde partie du film pour qu’il y ait le temps de chanter!"

Le scénario emprunte sa structure à celle d’une pièce de Broadway. Au milieu du film, une chanson, We Don’t Talk About Bruno, réunit ainsi tous les personnages, comme à la fin du premier acte d’une comédie musicale. "On renoue avec tous les personnages pour voir où ils en sont avant qu’ils se dirigent vers la scène pivot du film" analyse Lin-Manuel Miranda.

Habitué à puiser dans le hip-hop newyorkais (Hamilton) et la musique portoricaine (In the Heights), Lin-Manuel Miranda s'est cette fois-ci complètement immergé dans la musique colombienne à la recherche des bonnes sonorités. Certaines de ses très entrainantes compositions pour Encanto font cependant immanquablement penser à certains tubes de Hamilton, comme Satisfied ou Wait for it.

"Ecoutez, ma voix est ma voix", se défend-t-il. "Ce n’est pas volontaire que ça ressemble à Hamilton, mais on est souvent mauvais juge de son propre travail. Je parlais récemment avec John Kander, le compositeur de Chicago, un très bon ami. Il me disait qu’il n’avait aucune idée de ce qu’était son style. Je suis dans le même cas!"
Une scène du dessin animé "Encanto, la fantastique famille Madrigal"
Une scène du dessin animé "Encanto, la fantastique famille Madrigal" © Disney

Pour les textes, Lin-Manuel Miranda s’est inspiré de son histoire personnelle. "Comme le film parle de la famille, chacun a apporté son vécu. Pour vous donner un exemple, il y a ce morceau intitulé Surface Pressure, chanté par une des sœurs de Mirabel. C’est une chanson inspirée par ma grande sœur! Je connais bien les attentes qui pèsent sur les épaules des aînés pour l’avoir observé dans ma propre maison."

Le plus difficile reste d’écrire la chanson où le personnage principal doit exposer ses motivations en chanson. "C’est toujours la chanson la plus difficile à composer, parce que Disney est maître en la matière", acquiesce Lin-Manuel Miranda. "Vous avez Partir là-bas dans La Petite Sirène, Je voudrais déjà être roi dans Le Roi Lion, Réflexion dans Mulan… C’est très intimidant. Une fois que j’étais suffisamment plongé dans la musique colombienne, c’est venu tout seul." Le résultat, très entraînant, devrait assurer le succès en salle de ce chatoyant conte de Noël.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV