Dans "Jacky au royaume des filles", Riad Sattouf renverse les genres

La nouvelle comédie du réalisateur des "Beaux Gosses" dépeint un monde où les hommes sont voilés, soumis, convoités, tripotés et rabaissés par des femmes qui ne pensent qu'avec leur vagin. Sortie ce mercredi en salles.

En pleine hystérie autour de la question de la "théorie du genre", la nouvelle comédie de Riad Sattouf, auteur de BD et réalisateur des Beaux Gosses, qui sort ce mercredi en salles, s'attaque aux inégalités hommes-femmes: "l'un des sujets les plus importants du monde actuel", explique Riad Sattouf à Télérama. "Beaucoup plus que la religion, la vraie question aujourd’hui porte sur le droit des femmes à disposer d’une sexualité libre. Tout est lié au genre."

Dictature matriarcale

Jacky au Royaume des filles nous plonge dans l'enfer de la dictature matriarcale de Bubunne, où les femmes font la loi. Riad Sattouf renverse tout, jusqu'au genre des mots: à Bubunne, c'est le féminin qui l'emporte. Les hommes sont voilés, soumis, convoités, tripotés et rabaissés par des femmes qui ne pensent qu'avec leur vagin. "Dans mon film, j'ai transféré aux femmes le pouvoir des hommes, pour montrer dans quel monde foldingo nous vivons", explique Riad Sattouf dans une interview au Nouvel Obs.

Jacky n'a qu'un rêve: épouser la Colonelle, qui est appelée à succéder à sa mère, la toute puissante Générale. Mais il ne faut pas se méprendre: cette version revisitée de Cendrillon n'est pas une critique de l'islam, mais de la domination masculine. Riad Sattouf, qui a grandi dans un village sunnite, en Syrie, l'explique au Nouvel Obs: "Ce genre d'histoire n'est pas propre au monde musulman. En Syrie, il y a aussi des chrétiens et des Druzes. Et, en Occident, l'homme demeure la figure dominatrice, comme c'était le cas dans la famille de ma mère, une Bretonne. En Bretagne, au collège, on me traitait de pédé parce que j'ai une voix efféminée".

Jacky au royaume des filles, une comédie de Riad Sattouf, avec Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Vincent Lacoste, Anémone, Noémie Lvovsky. Au cinéma le 29 janvier.

Caroline Piquet